Autos chinoises: Fitzgibbon perd le nord

Pierre Fitzgibbon est un peu comme une boussole. Mais une boussole qui indiquerait le sud au lieu du nord, ou ce qu’il ne faut pas faire au lieu ce qu’il faut faire. Prenez la question de la filière batterie et la sélection désastreuse de Fitzgibbon de diverses entreprises, dont Northvolt. Il s’est gouré royalement plusieurs fois dans ce dossier. Par exemple, une simple analyse de marché aurait montré que les risques de miser sur Norhtvolt étaient extrêmement élevés. Un dirigeant d’entreprise qui aurait commis une telle erreur de jugement se serait fait renvoyer, et personne n’aurait jamais plus voulu écouter ses conseils. Mais Fiztgibbon n’a pas compris la leçon. Il nous offre à nouveau ses bons conseils. Selon lui, nous devrions laisser entrer 300 000 automobiles chinoises par année. Ce serait une erreur.
1) Les automobiles chinoises sont-elles de bonne qualité?
Les voitures chinoises sont de très bonne qualité et leur prix est excellent. Elles sont performantes et leur design est souvent attrayant. Le manque de distributeurs au Québec et au Canada poserait quelques problèmes les premières années, mais pas de manière assez importante pour décourager l’achat de véhicules chinois.
2) Quels sont les avantages pour l’économie québécoise de favoriser les véhicules chinois?
Une analyse superficielle ne trouverait que des avantages à acheter des véhicules chinois. Les acheteurs d’ici économiseraient de l’argent, ce qui pourrait stimuler l’économie. Les voitures chinoises feraient baisser les achats de pétrole du Québec. Et qui sait, des constructeurs chinois pourraient peut-être même ouvrir des usines de fabrication d’automobiles au Québec. En fait, on sait, ils ne le feraient probablement pas.
3) Quels sont les désavantages de favoriser l’entrée d’automobiles chinoises?
Les désavantages sont nombreux. Les fabricants chinois ne fondent pas leurs prix que sur des considérations commerciales. Les fabricants sont contrôlés par le Parti communiste chinois. En d’autres termes, comme le montre le pénible épisode des terres rares chinoises, les dirigeants chinois n’hésitent pas à faire du chantage sur les autres pays pour maintenir et élargir leurs avantages économiques et politiques. Bien plus, le commerce chinois se fait le plus souvent au détriment du commerce local, comme l’ont constaté de nombreux commerçants de pays où se sont implantées de grandes compagnies chinoises.
4) Qu’arriverait-il à l’industrie automobile au Québec et au Canada?
Les prix chinois sont imbattables. Non seulement en raison des technologies plus avancées dont ils disposent, mais aussi à cause du dumping que les entreprises chinoises n’hésitent pas à pratiquer, ne serait-ce que pour écouler leurs vastes surplus. Or, le Québec fabrique entre autres des pièces automobiles. Sauf erreur, il fait toujours partie de l’économie canadienne, qui est elle-même intégrée à l’économie nord-américaine. En d’autres termes, favoriser les automobiles chinoises revient à affaiblir toute l’industrie automobile nord-américaine.
5) Les politiques de Donald Trump poussent-elles le Québec dans les bras de la Chine?
Les politiques de Donald Trump poussent le Québec et le Canada dans les bras de la Chine. Cependant, tout n’est pas qu’une question d’avantages économiques. Pour le moment, le Canada a choisi avec raison de renforcer ses liens commerciaux avec d’autres démocraties. La Chine de Xi Jinping est un pays totalitaire. Tout ce qui renforce la Chine, renforce aussi la place du totalitarisme dans le monde et par conséquent, affaiblit les démocraties. Par ailleurs, renforcer nos relations commerciales avec la Chine n’aidera pas nos relations avec les États-Unis, surtout dans le contexte de renégociation des accords de libre-échange.




