Les médecins doivent avoir un patron

Comme des milliers de Québécois, je n’ai pas de médecin de famille. Cette réalité révèle toute l’ampleur de la crise qui mine notre système de santé.
Cette situation ne se réglera pas sans un changement de modèle: les médecins doivent enfin être intégrés à une structure où un véritable patron peut leur assigner des tâches et exiger des résultats.
Aujourd’hui, les médecins du Québec conservent une autonomie presque totale avec leur statut de travailleur autonome. Ils décident eux-mêmes de leur emploi du temps, sans obligation réelle de rendre des comptes.
Le système
Ce modèle fragilise l’organisation des soins et entretient une frustration grandissante chez les citoyens qui attendent des rendez-vous.
C’est précisément ce que le gouvernement Legault cherche à corriger dans les négociations avec les deux fédérations médicales, la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) et la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ).
L’enjeu est clair: obtenir des résultats et vite. Cependant, il faut arrêter de dire que les médecins sont des «paresseux».
Bien sûr, cette perspective d’imposer des résultats inquiète les fédérations surtout quand les médecins veulent des garanties de la part du gouvernement en retour.
Du côté du gouvernement, les décideurs auront du travail à faire. Si tu veux imposer des cibles de performance aux médecins, il faut leur donner les outils dont ils ont besoin.
Résultats
Au-delà de cette bataille de principes, il y a une urgence bien réelle: celle des patients.
Chaque semaine qui passe sans entente, ce sont des milliers de Québécois qui restent sans médecin de famille, incapables d’obtenir un suivi de base. Il faut que la médiation donne quelque chose, et ce, rapidement.
Le statu quo n’est plus une option. Si nous voulons un réseau de santé équitable, efficace et centré sur les besoins des patients, les négociations doivent aboutir rapidement.




