Débordements en vue? Le CH a « la mémoire longue »

BROSSARD — Le défenseur du Canadien de Montréal Alexandre Carrier croit qu’il y a un fond de vérité au vieux cliché selon lequel le premier match à domicile après un long voyage est difficile.
Carrier croit cependant que le fait que le Tricolore affrontera possiblement son plus grand rival actuel, les Sénateurs d’Ottawa samedi soir au Centre Bell, va contrer les effets négatifs du retour à domicile.
« Le samedi soir au Centre Bell, ça enlève tous les maux. Ça ramène l’énergie au plus haut », a dit Carrier.
Le Canadien a compilé une fiche de 3-1-0 durant son voyage dans l’Ouest canadien et à Seattle.
Il est rentré de Seattle mercredi et aura profité de deux jours d’entraînement avant de reprendre le collier samedi contre les Sénateurs.
« Avec le changement de fuseau horaire, les trois heures de différence, je peux vous dire que les premières nuits en revenant ne sont pas les meilleures », a souligné Carrier.
Les Sénateurs ont aussi parcouru plusieurs kilomètres cette semaine, jouant à Washington samedi dernier, à Ottawa lundi, puis à Chicago mardi, avant de jouer à nouveau à Ottawa jeudi. Ils ont néanmoins gagné trois de ces quatre rencontres.
Le Canadien se retrouve à égalité en tête de la section Atlantique avec 16 points, soit le même nombre que les Red Wings de Detroit. Les Sénateurs suivent avec 13 points, mais après avoir joué un match de plus.
« Nous sommes deux jeunes équipes qui tentent de devenir des prétendants à la coupe Stanley, qui en sont à des étapes semblables de leur reconstruction. Je crois que ça ajoute au fait que les deux groupes ne s’aiment pas beaucoup », a dit le défenseur du Canadien Arber Xhekaj en parlant de la rivalité entre les deux équipes.
Un coup salaud qui ne s’oublie pas
Lors des deux dernières saisons, des matchs préparatoires entre le Canadien et les Sénateurs ont été le théâtre de quelques gestes douteux.
En septembre, lors d’un match préparatoire à Québec, les deux équipes ont accumulé 152 minutes de punition. Tout avait déboulé après une mise en échec dangereuse de Hayden Hodgson contre Carrier.
Un coup de bâton de Nick Cousins à l’endroit de la sensation du Tricolore Ivan Demidov avait aussi enragé les joueurs du Canadien.
« Tout le monde se souvient de ce geste et personne n’aime ce genre de coup salaud », a dit Xhekaj, vendredi.
Même si Xhekaj a visiblement la mémoire longue, il a ajouté qu’il ne s’attendait pas nécessairement à ce que les joueurs reprennent là où ils avaient laissé à Québec. D’ailleurs, les deux clubs s’étaient à nouveau affrontés quatre jours plus tard à Montréal en clôture de calendrier préparatoire et le match avait été beaucoup plus calme.
« S’il se produit quelque chose en lien avec ça, ainsi soit-il, mais notre intention est de jouer au hockey, a dit le défenseur Jayden Struble. Nous voulons être la meilleure équipe sur la glace en jouant notre jeu. »
Le défi de Xhekaj
Le Canadien a déployé la même brigade défensive à ses six derniers matchs, soit depuis que Kaiden Guhle est tombé au combat en raison d’une blessure au bas du corps.
Struble a pris du galon, étant employé pendant 15:14 de jeu, en moyenne. De son côté, Xhekaj, qui n’a été laissé de côté qu’une seule fois depuis le début de la campagne, continue d’être envoyé sur la glace durant une moyenne de moins de 11 minutes par match, à 10:27.
« C’est difficile, mais je dois continuer de jouer du mieux possible quand je suis sur la glace. Je dois gagner en confiance », a dit Xhekaj.
L’entraîneur des défenseurs, Stéphane Robidas, est déjà passé par là durant sa longue carrière de joueur. Il a rappelé que la situation d’un joueur peut changer rapidement dans la Ligue nationale de hockey.
« C’est de rester concentré, de garder les choses le plus simples possible et d’aller chercher la confiance des entraîneurs », a dit Robidas.
Celui qui a disputé 937 matchs dans la LNH a également noté que Xhekaj était peut-être aussi victime du bon travail des autres défenseurs de l’équipe.
Robidas a d’ailleurs souligné la contribution de la paire composée de Mike Matheson et Noah Dobson. Depuis le début de la saison, Matheson joue près de 25 minutes par match (24:53) et Dobson, 22:35.
« Ce sont deux bons patineurs qui sont capables d’appuyer l’attaque. Mais ils sont aussi capables de bien défendre leur zone », a dit Robidas.
« Pourquoi une cohésion s’installe-t-elle entre deux joueurs? Des fois, c’est difficile à expliquer. Il n’y a pas nécessairement une équation mathématique. »
L’important, c’est que ça fonctionne, a admis Robidas. Et en attendant, d’autres jeunes défenseurs peuvent continuer à se développer avec un peu moins de pression.




