Rio Tinto Fer et Titane met la clé sous la porte de son usine de poudres métalliques de Sorel-Tracy et 210 personnes perdront leur emploi.
Publié à 13 h 37
« Cette décision difficile, mais nécessaire est attribuable à un déclin du marché des poudres métalliques et à une baisse des ventes qui s’est accélérée dans le contexte de la grève en cours depuis juillet à l’usine des poudres », a fait savoir l’entreprise dans un communiqué
L’usine de poudres métalliques fait partie des activités de Rio Tinto Fer et Titane qui font actuellement l’objet d’une révision stratégique au sein de la société mère Rio Tinto, qui pourrait s’en départir.
Le syndicat des employés de l’usine, en grève depuis le 10 juillet, a pris acte de la décision et il déplore que l’entreprise annonce la fermeture en plein conflit de travail. « On comprend que cette décision s’inscrit dans un contexte difficile sur le plan du commerce international, alors que la politique commerciale pressure l’industrie et qu’il y a une surcapacité mondiale », affirme le directeur québécois des Métallos, affilié à la FTQ, Nicolas Lapierre.
Briseurs de grève
La semaine dernière, le Tribunal administratif du travail avait donné raison au syndicat qui avait dénoncé le recours à des briseurs de grève à l’usine.
PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE
Le directeur québécois du syndicat des Métallos, Nicolas Lapierre
C’est une situation très difficile pour les travailleurs et nous déplorons la façon de faire de la compagnie, qui prend prétexte de la grève pour motiver sa décision d’affaires.
Nicolas Lapierre, directeur québécois des Métallos
Avant l’annonce de jeudi, Rio Tinto Fer et Titane comptait 1700 employés au Québec, dans les usines de son complexe métallurgique et de minéraux critiques de Sorel-Tracy et dans ses activités minières à Havre-Saint-Pierre.
Les activités minières et portuaires se poursuivront à Havre-Saint-Pierre, tout comme la production de dioxyde de titane, de fer de haute pureté, de billettes d’acier et d’oxyde de scandium à Sorel-Tracy, a fait savoir l’entreprise.
D’ici la fin de 2025
Par ailleurs, la révision stratégique de cette division annoncée en 2025, qui pourrait se conclure par une vente, se poursuit, a précisé l’entreprise.
La fermeture de l’usine de poudres se fera d’ici la fin de 2025. « Dans la mesure du possible, l’usine des poudres métalliques continuera d’honorer ses contrats avec ses clients et ses ententes avec des fournisseurs, », a fait savoir l’entreprise.
La production de cette usine était destinée à l’industrie automobile, notamment aux moteurs à combustion. La transition vers les véhicules électriques a fait baisser la demande, et l’incertitude liée à la guerre commerciale menée par les États-Unis a fragilisé cette industrie, selon l’entreprise, même si les poudres métalliques ne sont pas frappées de droits de douane.
