Beyries lance un album né du choc de l’élection de Donald Trump

Ces jours-ci, Amélie Beyries lance son premier album de reprises, un projet qui n’aurait probablement jamais existé sans l’élection de Donald Trump, il y a 11 mois.
La fureur de Trump et la douceur de Beyries dans la même phrase? Oui, oui, il y a un lien.
«L’automne, raconte-t-elle en rembobinant la cassette jusqu’en novembre 2024, devient bien morose avec l’élection de Trump. Tout le monde devient stressé, évidemment. Il y a comme quelque chose de pas agréable dans l’ambiance et mon réflexe a été de me plonger dans les plus belles années de ma vie, c’est-à-dire l’adolescence.»
Beyries en concert au Festival d’été de Québec, en 2024.
Photo d’archives Stevens LeBlanc
Adolescence pour Beyries égale faire du vélo avec ses amis, fumer des joints, bref, l’insouciance.
Adolescence égale aussi la musique de ses idoles de l’époque, les Alanis Morissette, R.E.M. et Nirvana, pour n’en nommer qu’un tout petit peu.
Un Avent musical d’abord
Ce constat a été le point de départ de ce qu’elle a appelé un calendrier de l’Avent musical. Au lieu d’un chocolat, c’est une reprise acoustique d’une chanson populaire que les abonnés Instagram de Beyries ont pu savourer chaque jour, entre le 1er et le 24 décembre.
Une chose menant à une autre, un projet d’album, simplement intitulé Reprises, s’est naturellement imposé. Au menu: neuf relectures acoustiques de titres de Richard Desjardins, Def Leppard, Bob Dylan, Fleetwood Mac, Mylène Farmer, R.E.M., ABBA, du duo Dolly Parton/Kenny Rogers et Cat Stevens.
«Choisir les chansons, ce n’est pas évident. Il fallait que ça tienne guitare-voix ou piano-voix et je ne voulais pas quelque chose de trop produit. Je voulais garder une forme d’intimité où la voix est un peu en avant.»
Des choix étonnants
Certains choix étonnent. On peut facilement concevoir une reprise acoustique de Losing My Religion ou Le cœur est un oiseau. Love Bites? Un peu moins.
«Je doutais à cause du texte. When you make love, do you look in the mirror?, je n’étais pas super à l’aise de chanter ça. Je n’ai pas chanté beaucoup de chansons sexy. C’était une bête noire, mais j’avais le goût, la progression d’accords est plaisante et quand on a commencé, on a trouvé un genre de groove et j’ai dit: oui, ça fonctionne.»
Désenchantée représente aussi une surprise. Ramené à sa plus simple expression, l’immense succès de Mylène Farmer dévoile des paroles qui passaient dans l’ombre de l’ambitieuse production musicale de la version originale.
«Je l’ai redécouverte. Du texte, je ne m’attardais à rien d’autre que «tout est chaos à côté». Quand tu danses à 14 ans, tu ne t’attardes pas au texte, mais quand je l’ai fait, j’ai réalisé que l’écriture était magnifique», dit Beyries.
«J’ai beaucoup appris»
L’artiste québécoise assure que ce ne sera pas son dernier album de reprises et que si on aime Reprises, on serait bien avisé de se brancher à son compte Instagram de nouveau cette année.
«J’ai beaucoup appris depuis que j’ai commencé le projet d’une chanson par jour avant Noël. D’ailleurs, c’est sûr que je le refais cette année. Ça m’a vraiment amenée ailleurs en tant qu’autrice-compositrice originale. J’apprends de nouveaux accords, de nouvelles structures. Lire les textes m’inspire.»
Beyries ne tourne quand même pas le dos à la création de chansons originales. Un album, qu’elle espère sortir à l’automne 2026, est en chantier.
- Reprises, de Beyries, est en vente à compter de vendredi (10 octobre).




