Ayant couvert le spectacle de Fredz en première partie de Bigflo & Oli au Festival d’été de Québec (FEQ), je savais qu’il attirait un public assez jeune. Je m’attendais donc à voir beaucoup d’adolescents vendredi soir à l’Impérial. Mais la foule était encore plus jeune que ce que j’imaginais. Plus de la moitié était composée de préadolescents et de jeunes du primaire accompagnés de leurs parents. Autant de filles que de garçons.
Plus de vingt minutes avant l’heure prévue de son entrée en scène, le public criait déjà le nom de Fredz.
Frédéric Carrier, de son vrai nom, est finalement apparu, à contre-jour, dans un cadre de porte décoré de verdure plantée au milieu de la scène transformée en un jardin en l’honneur de son plus récent album On s’enverra des fleurs (2025).
La vedette de 23 ans s’est lancée avec Nova, un extrait tiré d’Astronaute (2022). Sauf quelques exceptions, Fredz a surtout pigé dans ses deux derniers albums pour charmer son public.
Et je n’utilise pas le verbe «charmer» à la légère. L’artiste, qui dédie essentiellement sa plume aux thèmes sentimentaux, s’enveloppe d’une aura enjôleuse.
Il chante une rose à la main et en offre une à une spectatrice après lui avoir demandé le nom de son ex. Et il a dédié La vérité à tout le monde, sauf Zach, l’ex en question.
De ses chansons à sa manière de danser, il y a quelque chose qui évoque l’énergie des boysbands dans la proposition de Fredz. Mais au lieu de faire équipe avec d’autres chanteurs, il était accompagné d’un pianiste, d’un guitariste et d’un batteur.
«Ta musique c’est ma thérapie», pouvait-on lire sur la pancarte brandie par une des spectatrices.
Le chanteur a aussi demandé au public de lui faire parvenir jusqu’à la scène les pancartes de deux jeunes femmes plus loin afin qu’il les signe. Par un heureux hasard, l’une d’elles s’appelait Fleur, parait-il.
Le public a commencé à chanter dès qu’il a attendu les premières notes de Je veux.
La foule a aussi accueilli avec enthousiasme À la télévision et sa reprise d’À Paradis City. C’est intéressant de l’entendre reprendre une pièce de Jean Leloup, qui chante lui aussi dans un français plus international que québécois.
Ce français dit normatif lui a permis de percer en France et de remplir l’Olympia de Paris plus tôt cette année. Ce succès sur le Vieux Continent lui a d’ailleurs valu une nomination dans la catégorie Artiste de l’année – rayonnement international au Gala de l’ADISQ en novembre dernier.
En fait, l’auteur-compositeur-interprète était en nominations dans quatre catégories et, même s’il n’est reparti avec aucun Félix, le chanteur peut se vanter de jouer à guichet fermé plus souvent qu’autrement.
Évidemment, Les belles filles et Le stade ont aussi subjugué les spectateurs qui sautaient de plaisir en chantant ces succès bien connus de Fredz.
PETiTOM en Équilibre
Plus tôt, le public a eu droit à quelques chansons acoustiques de PETiTOM, un artiste tout désigné pour faire la première partie de Fredz.
Comme lui, l’artiste originaire de Québec aime écrire sur l’amour, s’exprime dans un français dit international et a réussi à percer en France comme au Québec.
Tommy Tremblay, de son vrai nom, a d’ailleurs déménagé à Paris il y a trois ans quand il a obtenu le rôle de Molière dans la comédie musicale du même nom. Ce rôle lui a valu le prix de la Révélation masculine aux Trophées de la comédie cusicale en 2024.
Ce vendredi, il a interprété sa toute récente Équilibre. Dans cette chanson sortie il y avait à peine quelques heures, PETiTOM donne voix à ses émotions concernant la distance qui le sépare de sa terre natale et de sa famille. Dommage que les spectateurs parlaient autant pendant sa performance.
Finalement, c’est en interprétant une chanson coécrite avec Fredz, Monnaie, qu’il a obtenu l’attention de la foule, qui a même chanté une partie du refrain.
Très humble dans son rôle de première partie, PETiTOM a gardé une attitude positive et bienveillante tout au long du spectacle qu’il a terminé avec un de ses fameux backflip sur scène.
Après cet arrêt de deux jours à Québec, Fredz sera, entre autres, à Gatineau le 19 décembre et à Trois-Rivières de 14 février. Toutes les dates ici.
