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Gala Québec Cinéma | Une langue universelle, grand gagnant de l’année

Récompensé de trois Iris au 10e Gala Artisans, le long métrage du cinéaste montréalais Matthew Rankin a remporté cinq autres trophées, dont celui du meilleur film, au 27e Gala Québec Cinéma.

Mis à jour hier à
23 h 33

En direct des Grandé Studios sur les ondes de Noovo, Phil Roy était de retour à la barre du Gala Québec Cinéma. Après les 19 trophées distribués jeudi soir au Gala Artisans, animé par Alexandre Aussant, 12 prix Iris ont été remis dimanche soir. « Trouver quelqu’un qui veut revenir animer le Gala Québec Cinéma, c’est rare… Après l’avoir animé une fois, Jay Du Temple s’est sauvé. On ne l’a pas revu depuis. L’an passé, j’ai essayé de me sauver, mais on m’a rattrapé », a lancé Phil Roy en saluant « sa » belle gang du cinéma québécois qu’il a gentiment taquinée.

Film le plus récompensé dimanche soir avec cinq Iris, Une langue universelle a reçu huit prix au total. « Boom, bitch ! », pour citer Phil Roy. Rappelons que le deuxième long métrage du natif de Winnipeg Matthew Rankin (Le 20e siècle) avait remporté trois prix au Gala Artisans : long métrage s’étant le plus illustré à l’extérieur du Québec, meilleure distribution des rôles et meilleure direction artistique.

PHOTO ÉDOUARD DESROCHES, COLLABORATION SPÉCIALE

Matthew Rankin, réalisateur d’Une langue universelle

Je suis ababouiné, si je peux me permettre, par cet encouragement ! […] J’aimerais crier mon amour à vous tous dans la salle, mes amis et héros du cinéma québécois.

Matthew Rankin, réalisateur d’Une langue universelle

En plus des Iris du meilleur film et de la meilleure réalisation, Une langue universelle a valu à Matthew Rankin, à Ila Firouzabadi et à Pirouz Nemati l’Iris du meilleur scénario. « J’aimerais crier mon amour au producteur Sylvain Corbeil, l’un des plus grands et audacieux producteurs au Québec », s’est exclamé Rankin.

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« Vous souffrez d’aplaventrisme et de vacuité intellectuelle, mais Paul St-Pierre Plamondon va régler ça », a dit à la blague Serge Denoncourt, autoproclamé « le George Clooney du Québec », en accusant « les génies du cinéma québécois » de ne pas s’intéresser à lui, en venant remettre le prix du meilleur film. « Sans la différence culturelle québécoise, ce film n’aurait pas été possible […] Écoutez l’autre, vous découvrirez que cet autre n’est nul autre que soi », a souligné le producteur de Métafilms Sylvain Corbeil.

Danielle Fichaud et Mani Soleymanlou ont complété le tableau en obtenant les prix d’interprétation féminine et masculine dans un rôle de soutien. « C’est un beau cadeau pour mes 50 ans de métier cette année […] Merci à tous mes élèves, vous m’apprenez à mieux jouer tous les jours », a dit l’actrice, visiblement émue et surprise. « Matthew, tu es un génie doté d’un immense cœur […] Merci de m’avoir permis de jouer dans ma langue maternelle », a pour sa part dit l’acteur d’origine iranienne, en remerciant le cinéma québécois de célébrer la diversité.

S’il n’a rien gagné dimanche, Bergers, de Sophie Deraspe, se classe au deuxième rang avec ses quatre prix Iris remportés jeudi soir (meilleure direction de la photographie, meilleur son, meilleur montage et meilleure musique originale).

Premiers de classe

Les prix d’interprétation féminine et masculine dans un premier rôle ont été remis à Karine Gonthier-Hyndman pour Deux femmes en or, de Chloé Robichaud, et à Patrick Hivon pour Amour apocalypse, d’Anne Émond. Ce dernier avait été récompensé de l’Iris des meilleurs effets visuels au Gala Artisans.

« Si Chloé Robichaud est en train de me lire, c’est que je suis en train de mettre bas. Petit update, Karine a accouché à 2 h du matin », a annoncé la cinéaste en lisant les remerciements de l’actrice, qui y saluait la réalisatrice, la scénariste Catherine Léger, ses partenaires de jeu, dont Laurence Lebœuf, et les artisans, particulièrement la perruquière de vulve.

Anne Émond, ta sensibilité et ton authenticité m’ont beaucoup aidé […] Merci à Sylvain Corbeil qui a dit entre deux choix créatifs, choisis le plus osé.

Patrick Hivon, lauréat du prix de la meilleure interprétation masculine pour Amour apocalypse

Grâce à sa prestation dans Mlle Bottine, de Yan Lanouette Turgeon, Marguerite Laurence, 12 ans, a été sacrée révélation de l’année. « C’est important de faire des films avec des jeunes, pour des jeunes, afin que les jeunes aillent au cinéma », a dit la plus jeune lauréate dans l’histoire du Gala Québec Cinéma.

Récompensé de deux Iris au Gala Artisans (meilleur maquillage et meilleurs costumes), Vil & Misérable a vu le réalisateur Jean-François Leblanc et le scénariste Samuel Cantin récolter l’Iris du meilleur premier film. « Merci, Sam, d’avoir fait une bédé qui m’a permis de faire un film », a lancé le premier au second, qui a remercié l’éditeur Luc Bossé, chez Pow Pow.

La réalisatrice montréalaise d’origine ukrainienne Oksana Karpovych a remporté l’Iris du meilleur film documentaire pour Intercepted (Interceptés). Le film avait remporté les Iris du meilleur son et du meilleur montage au Gala Artisans. « Ce soir nous pensons aux Ukrainiens, mais aussi au peuple palestinien et à tous ceux qui se battent contre la colonisation », a dit l’une des productrices du film en l’absence de la documentariste.

Hommages et coup de cœur

Karine Vanasse et Céline Bonnier, sacrées meilleures actrices respectivement pour Emporte-moi et pour La passion d’Augustine, ainsi que Sébastien Ricard, qui portait Hôtel Silence sur ses solides épaules, ont remis l’Iris hommage à Léa Pool. Après avoir remercié sa famille, ses amis, ses fidèles artisans et acteurs, la cinéaste, émue, a lancé un souhait qui lui tient à cœur : « Que nos films soient préservés, accessibles à la population, bien après leur sortie commerciale. […] Il s’agit de notre patrimoine cinématographique et il est important de le préserver. »

Un court hommage a aussi été rendu à Julien Poulin, mort en janvier dernier. « Un homme qui aura profondément marqué le cœur des gens et la culture québécoise », a témoigné Denise Mercier, alias la Linda de son Elvis, venue présenter avec Guillaume Cyr le prix de la Meilleure interprétation masculine, que Julien Poulin avait lui-même déjà remporté pour son rôle dans Le dernier souffle (1999).

Succédant à Nos belles-sœurs, de René Richard Cyr, Le cyclone de Noël, d’Alain Chicoine, d’après la populaire série L’œil du cyclone, a été couronné du prix Michel-Côté avec 39 % des votes. « Permettez-moi de faire un peu d’aplaventrisme, a pris le temps de dire le producteur de KOTV Louis Morissette. Je vous comprends, monsieur Miller, d’être tanné du débat sur le déclin du français […] Vous allez peut-être légiférer sur les plateformes, qui donnent peu de place aux productions québécoises. Attachez votre tuque […], parce que nous autres, on va continuer à se battre pour notre langue. »


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