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REM à Bois-Franc | Un raccourci bloqué pour les usagers

Accéder à la nouvelle station Bois-Franc du Réseau express métropolitain (REM) est parfois plus facile en voiture qu’à pied. Pour corriger le tir, des usagers réclament l’ouverture d’un raccourci piéton, toujours bloqué trois semaines après l’inauguration du train.


Publié le
8 décembre

La station Bois-Franc se trouve à proximité d’un quartier résidentiel, dans Saint-Laurent. Les piétons doivent toutefois faire un long détour en raison de la présence d’une clôture ceinturant les espaces de stationnement de commerces voisins. « Il y a déjà une porte dans la clôture, ce serait très facile de juste l’ouvrir. Ça prendrait 30 minutes de travail », affirme le résidant Bosko Dzepina.

Il s’est rendu cette semaine dans une séance du conseil d’arrondissement, pour demander des comptes au maire local, Alan DeSousa. L’accès en question est une clôture comportant déjà une porte intégrée, derrière la salle de réception Le Crystal, sur le boulevard Henri-Bourassa Ouest.

PHOTO FOURNIE PAR BOSKO DZEPINA

L’accès est bloqué depuis trois semaines maintenant.

Beaucoup d’usagers y convergent à partir du quartier Bois-Franc, en passant par le passage piéton des Frères-Vachon aménagé par l’arrondissement. La porte est toutefois fermée à clé : il faut donc faire un détour par le boulevard Marcel-Laurin.

Résultat : le temps de parcours est doublé, passant d’à peine 10 minutes à parfois plus de 20 minutes.

J’ai plein de voisins qui me disent que si ça prend autant de temps, ils vont juste prendre leur voiture. En 20 minutes, tu peux être au centre-ville en auto.

Bosko Dzepina

Si la clôture appartient au REM, le terrain pour s’y rendre, lui, est privé. Un des lots appartient à une entreprise à numéro, et l’autre, à un quatuor d’hommes d’affaires du secteur. Il faudrait donc s’entendre avec eux pour autoriser un droit de passage au public et ouvrir la porte. Or, c’est précisément ce qui bloque.

INFOGRAPHIE LA PRESSE

Des discussions rompues

Le maire Alan DeSousa affirme s’être rapidement buté à une fin de non-recevoir en discutant avec La Caisse. « Pour une raison que je ne peux pas vous expliquer, ils ont choisi de rompre les discussions et on ne peut pas procéder. […] Nous, on ne peut pas forcer La Caisse. C’est eux qui sont rois et maîtres de leurs propriétés », a-t-il dit lors de la séance du conseil d’arrondissement du 2 décembre dernier.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

L’entrée de la station Bois-Franc du REM

Son équipe affirme d’ailleurs qu’un plan d’aménagement avait été envisagé, avec un passage en bonne et due forme sur le terrain. Même l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) s’était penchée sur la situation.

« C’est frustrant pour nous aussi. On travaillait dans ce sens-là, on voulait ce passage-là, mais malheureusement, la collaboration n’a pas continué », a affirmé le directeur de l’aménagement urbain de Saint-Laurent, Eric Paquet, cette semaine.

Du côté de CDPQ Infra, filiale de La Caisse qui gère le REM, on soutient que les discussions avec l’arrondissement et les propriétaires du terrain « ont été interrompues, car le montant compensatoire demandé était jugé excessif ». Selon nos informations, cela se comptait en millions de dollars.

« Nous avons le devoir d’offrir des passages piétonniers sécuritaires aux usagers. La rue derrière la porte clôturée est utilisée par des autobus de la STM pour ramener les usagers vers la station. Ouvrir cet accès non conçu pour les piétons créerait des risques importants pour leur sécurité », avance le directeur adjoint aux relations médias de l’organisation, Francis Labbé.

Celui-ci ajoute que « deux promoteurs immobiliers ont déjà intégré des passages sécuritaires dans leurs projets », en appelant les usagers à « patienter afin d’utiliser ces accès conçus pour eux ».

L’un de ces projets, Équinoxe Bois-Franc, prévoit en effet un lien piétonnier avec le REM, mais seulement d’ici quelques années.

Pas une première

Cette affaire n’est pas sans rappeler qu’en 2024, un raccourci qui permet aux usagers de gagner du temps de correspondance entre le métro et le REM a finalement été ouvert au centre-ville, après plusieurs discussions.

L’ouverture de ce raccourci avait d’abord été annoncée par CDPQ Infra en 2018 avant d’être abandonnée pour des raisons de juridiction avec Kevric, l’entreprise qui est propriétaire de la Place Bonaventure. Les portes étaient donc verrouillées, au grand dam de nombreux usagers et organismes.

Après la publication d’un article de La Presse à l’automne 2023, la mairesse en poste Valérie Plante avait appelé les partenaires à trouver une solution. Le dossier a finalement cheminé, mais aura tout de même pris plusieurs mois à aboutir, CDPQ Infra ayant dû tenir une analyse de sécurité.

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