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Crise au PLQ | L’UPAC a rencontré une proche de Rizqy

(Québec) Après Marwah Rizqy, l’Unité permanente anticorruption (UPAC) a rencontré l’une de ses collaboratrices dans le cadre de son enquête sur des allégations de malversation et de trafic d’influence dans la campagne à la direction de Pablo Rodriguez.


Publié à
5 h 00

Selon nos informations, l’UPAC a eu un entretien avec la directrice du bureau de circonscription de Mme Rizqy, Isabelle Lord, qui a joué un rôle actif comme bénévole pour Pablo Rodriguez lors de la course à la chefferie. Elle était coordinatrice régionale pour cinq circonscriptions montréalaises.

Mme Lord travaille dans des cabinets libéraux depuis environ 20 ans. Elle est au bureau de Marwah Rizqy depuis 2023.

Au moment de congédier sans avertissement sa directrice de cabinet Geneviève Hinse il y a un mois, Mme Rizqy, qui était alors cheffe parlementaire, avait annoncé sa décision de nommer Isabelle Lord pour la remplacer.

Pablo Rodriguez a annulé cette décision, suspendu puis exclu du caucus Marwah Rizqy. Elle est députée indépendante depuis, et Mme Lord continue de travailler pour elle.

En conférence de presse de fin de session à Québec, Pablo Rodriguez a répondu qu’à sa connaissance, l’UPAC n’a pas pris contact jusqu’ici avec un membre de son équipe ou une personne ayant contribué à sa campagne – ni avec lui-même par ailleurs.

Le « fighter » fait son mea culpa

Le chef libéral a profité de l’occasion pour faire son mea culpa, tout en se disant un « fighter » capable de « traverser la tempête » malgré les appels à la démission et l’enquête de l’UPAC.

Il a reconnu son « erreur » d’avoir loué un espace dans un bureau appartenant à sa femme pour y établir son local de campagne à la direction. Son rapport de dépenses remis au Directeur général des élections du Québec (DGEQ) montre le versement d’un loyer de près de 20 000 $.

« Est-ce qu’on aurait dû penser à la perception ? Oui. Est-ce que c’était une erreur ? Absolument, et je l’assume », a-t-il affirmé vendredi. « Si c’était à recommencer, je louerais ailleurs. Mais tout ce qui a été fait a été fait dans les règles de l’art. »

Ex-ministre de Justin Trudeau, Pablo Rodriguez avait déjà défendu le bien-fondé du versement d’indemnités de départ à des membres de son personnel au fédéral qui l’ont ensuite aidé bénévolement durant sa campagne à la direction. Mais des militants ont porté plainte au Directeur général des élections en disant que cette façon de faire lui a permis de se constituer une « petite armée payée » contrairement aux autres candidats, selon Le Journal de Montréal.

Pour M. Rodriguez, « ils ont le droit d’aller » au DGEQ, mais toutes les règles ont été respectées « à la lettre ».

Une session difficile

« Ce n’est pas la session qu’on voulait », a laissé tomber Pablo Rodriguez, accompagné de députés.

Une absence a été remarquée, celle de Marie-Claude Nichols, une proche de Marwah Rizqy – elle était célébrante de son mariage, par exemple. Elle est auprès d’un membre de sa famille qui est très malade, a expliqué M. Rodriguez. Greg Kelley, le conjoint de Mme Rizqy, était toujours absent, mais le chef s’attend à ce qu’il revienne en Chambre à la prochaine session.

Dans son allocution, Pablo Rodriguez a multiplié les formules pour répliquer aux appels à sa démission, tout en y allant d’un mea culpa.

« Il vente fort, mais j’ai la couenne dure. Je sais pourquoi je suis ici, parce que je suis un fighter ! », a-t-il lancé.

Si vous pensez une seule seconde que je ne suis pas capable de renverser la vapeur, checkez-moi bien aller. Vous savez, je n’ai peut-être pas été parfait ces dernières semaines, j’aurais pu faire mieux et je vais faire mieux.

Pablo Rodriguez, chef du Parti libéral du Québec

Pablo Rodriguez a brandi le spectre du déclenchement d’élections hâtives pour convaincre les militants de serrer les rangs derrière lui.

« Ça peut arriver demain matin, a-t-il insisté. Ce n’est pas le moment de se tirer dans le pied, de se déchirer entre nous, de jouer à la chaise musicale. Changer de chef maintenant à la veille d’une élection cruciale, d’une élection référendaire, de l’élection la plus importante depuis plusieurs générations, ça serait irresponsable, ça serait un non-sens. »

Le clan Rodriguez fait circuler une lettre en appui au chef qui recueille jusqu’ici la signature d’une quarantaine de présidents d’association de circonscription sur 125. M. Rodriguez n’a « absolument pas » d’inquiétude quant à l’appui des militants. « Nommez-moi un chef, un chef dans tous les partis confondus, qui a fait l’unanimité. Il n’y en a pas », a-t-il plaidé.

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