Trump ravive sa rhétorique du Canada comme «51ᵉ État»
Dans un discours inhabituel devant de hauts responsables militaires, le président américain, Donald Trump, a renouvelé avec sa rhétorique annexionniste voulant que le Canada devienne le 51e État américain.
S’adressant aux généraux et amiraux américains à Quantico, en Virginie, le républicain a évoqué le début de la construction de son « Dôme d’or », un système de défense antimissile nord-américain de grande ampleur, et a indiqué que le Canada pourrait en bénéficier « gratuitement » s’il intégrait les États-Unis.
« Le Canada m’a appelé il y a quelques semaines. Il veut en faire partie [du Dôme d’or]. Eh bien, pourquoi ne pas simplement rejoindre notre pays et devenir le 51e État, vous l’obtiendrez gratuitement ! » a-t-il lancé au cours d’une longue allocution de près d’une heure, durant laquelle il a appelé les responsables militaires à se mobiliser contre « l’ennemi de l’intérieur », en s’attaquant aux immigrants sans papiers, à la presse et à ses opposants politiques.
« Je ne sais pas [si ce que j’ai dit] a eu un grand impact », a-t-il ensuite ajouté, en affirmant que le Canada traversait « une période difficile » en raison des tarifs douaniers que son gouvernement a imposés et qui, selon lui, attireraient en masse les entreprises aux États-Unis.
Un système de défense à 61 milliards
Donald Trump récupère ici un discours annexionniste qu’il avait déjà tenu en mai dernier dans les jours suivant l’annonce du « Dôme d’or », pour lequel Ottawa avait confirmé son intérêt. Il avait alors affirmé sur son réseau Truth Social que la facture du Canada s’élèverait à 61 milliards de dollars s’il souhaitait prendre part au système de défense antimissile en tant que « nation séparée », mais qu’il ne lui en coûterait rien s’il devenait le 51e État.
Lors de la première rencontre à la Maison-Blanche entre Trump et le premier ministre canadien, Mark Carney, début mai, le président américain ne s’était pas gêné pour réaffirmer son idée que le Canada rejoigne les États-Unis. Sur un ton poli, mais ferme, le chef libéral lui avait rétorqué que le Canada « n’[était] pas à vendre et ne le sera jamais ».
M. Carney a depuis eu plusieurs entretiens téléphoniques avec le président américain, mais il est resté muet sur ce qui s’est dit lors de ces conversations.



