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Festival d’humour de Riyad | Apparition controversée de Sugar Sammy

L’humoriste Sugar Sammy fera une apparition controversée dans un festival d’humour d’Arabie saoudite en octobre. Plusieurs voix se lèvent pour dénoncer la tenue de cet évènement par ce régime brutal, dans un pays où les exécutions politiques sont en hausse.


Publié hier à 9 h 57

Celui qui sera aussi de retour à Montréal prochainement en a fait l’annonce sur Instagram il y a une dizaine de jours.

« Puisque la liberté d’expression est menacée en Amérique, j’imagine que je dois diversifier mon audience… Arabie saoudite et Dubaï, j’arrive ! », a-t-il lancé sur le réseau social.

Au même moment, l’animateur américain Jimmy Kimmel était écarté de son émission de fin de soirée à la demande du président des États-Unis, Donald Trump, ce qui a soulevé un tollé. Il a depuis réintégré son poste.

La décision de Sugar Sammy d’apparaître au Riyadh Comedy Festival s’inscrit dans une vague de controverses entourant l’évènement. Le festival se targue d’être le plus grand rassemblement comique au monde. Du 26 septembre au 9 octobre, une série d’étoiles du monde de la comédie se relaient pour faire rire le public.

Mais Human Rights Watch a notamment affirmé il y a une semaine que l’État saoudien utilisait cette plateforme pour détourner l’attention de la répression brutale du régime en place. L’organisation de défense des droits de la personne a appelé les humoristes présents à dénoncer ces abus et à appeler à la libération des militants détenus.

« Le septième anniversaire du meurtre brutal [du journaliste] Jamal Khashoggi ne devrait pas être matière à rire, et les humoristes qui reçoivent des sommes substantielles de la part des autorités saoudiennes ne devraient pas être tenus au silence ou se taire sur des sujets tels que les droits de la personne et la liberté d’expression en Arabie saoudite », a dénoncé Joey Shea, chercheur de Human Rights Watch, par communiqué.

Jamal Khashoggi, une voix critique du gouvernement saoudien, a été tué au consulat de la Turquie en 2018. Des documents déclassifiés de l’agence de renseignement américain avaient conclu que l’assassinat avait été approuvé par le prince héritier Mohammed ben Salmane.

Human Rights Watch a documenté une hausse des exécutions dans le pays en 2025. En date du 5 août, 241 personnes avaient été tuées, dont le journaliste Turki al-Jasser. Ce dernier, exécuté le 14 juin, était connu pour exposer la corruption au sein de la famille royale saoudienne, a indiqué l’organisation.

L’obligation de se taire

Or, un contrat semble lier les mains (et les paroles) des humoristes qui performent à Riyad, en échange de sommes substantielles. L’humoriste américain Tim Dillon a affirmé que son cachet était de 375 000 dollars américains (522 000 $ CAD), mais que certains collègues avaient reçu jusqu’à 1,6 million $ US (2,2 millions $ CAD) pour leur participation au festival.

La participation de Tim Dillon a été annulée après qu’il a fait des sketchs à propos de droits de la personne dans son spectacle aux États-Unis.

Mardi, la controverse entourant le festival a monté d’un cran quand de grands noms de l’humour aux États-Unis ont pris la parole publiquement pour dénoncer l’évènement.

L’humoriste David Cross est notamment le dernier en liste à avoir donné son avis. « Je suis dégoûté et profondément déçu par toute cette affaire », a-t-il lancé dans un message sur Instagram, mardi.

Sugar Sammy n’a pas répondu aux questions de La Presse mercredi. « Il est en déplacement et il n’est pas disponible pour entrevues », a précisé son attachée de presse Leisa Lee.

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