Délais interminables à l’Agence du revenu du Canada: il faut rouvrir «les comptoirs de service en personne!

Une retraitée de Montréal qui se bat depuis des mois au téléphone avec le fisc pour corriger une peccadille dans sa déclaration d’impôt estime que tout irait mieux avec des comptoirs de service en personne.
«Ma situation est tellement simple, mais c’est devenu tellement compliqué que c’est inimaginable», souffle Claire Veillotte, 68 ans, en entrevue avec Le Journal.
L’an dernier, son employeur de l’époque lui a envoyé le mauvais formulaire pour sa déclaration de revenus – un «T4RCA» plutôt qu’un simple T4.
L’Agence du revenu du Canada.
Photo d’archives, Agence QMI
Réalisant sa bévue, il a ensuite transmis le bon formulaire, un T4 ordinaire, à l’ARC. Mme Veillotte, elle, a envoyé le feuillet erroné puisque c’est celui-là qu’elle avait sous la main.
Du fait de cette erreur qui a fait gonfler artificiellement ses revenus, l’ARC réclame désormais un remboursement d’environ 1400$ à Mme Veillotte, aujourd’hui à la retraite. À noter que les montants sont les mêmes sur les deux formulaires.
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Faire le poireau
Quand elle a reçu cet avis, la femme a tenté d’expliquer la situation à un agent du fisc au bout du fil et transmis, avec l’aide de son mari, le bon document dans son dossier en ligne.
C’était au printemps. Depuis, elle poireaute, mais les intérêts sur sa «dette» continuent de monter. Au téléphone, on lui aurait dit que son dossier serait traité… en janvier.
«Ça fait plus de six mois pour une toute petite erreur!» s’indigne son conjoint, André Latulippe.
«Nous, aller sur internet jouer dans des dossiers en ligne, on n’est pas à l’aise avec ça, poursuit-il. Mais on est une tranche de la population à laquelle on dit: “Si tu n’es pas capable d’aller dans ton compte en ligne, bien, arrange-toi!”»
«Ça n’a pas de bon sens qu’on ne puisse pas aller s’asseoir avec quelqu’un pour arranger les choses. Avant, on pouvait le faire, et ça allait bien!» ajoute Mme Veillotte.
Au cimetière des comptoirs de service
Il y avait autrefois 285 comptoirs de service de l’ARC à travers le pays. Tous ont été fermés par le gouvernement de Stephen Harper en 2012 et en 2013 pour économiser.
«Ça n’a plus jamais été pareil», se désole Marc Brière, le président national du Syndicat des employés de l’impôt (SEI), qui réclame depuis 2017 la réouverture de ces postes.
Le président national du Syndicat des employés de l’impôt (SEI), Marc Brière.
Photo fournie par Marc Brière
«Avant, c’était un service “Cadillac”, ajoute-t-il. C’était possible de régler un problème simple sur-le-champ!»
L’impossibilité d’avoir des services en personne affecte surtout les contribuables plus vulnérables, comme les personnes âgées et les nouveaux arrivants, observe M. Brière.
En fin de journée, le cabinet du ministre fédéral des Finances, François-Philippe Champagne, n’avait pas répondu aux questions du Journal.
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