Meurtre de Marie-Chantale Desjardins: L’enquêteur principal se dit encore hanté par la scène de crime

SAINT-JÉRÔME | L’enquêteur principal au dossier de meurtre de Marie-Chantale Desjardins, tuée à l’âge de 10 ans à Rosemère, se dit encore hanté par les images de la scène de crime, 31 ans plus tard.
« Ça me hante encore. C’est une scène de crime inoubliable. Et j’en ai vues, j’ai été aux Crimes Majeurs. Mais je peux vous dire que c’est terrible, ce que j’ai vu. Je ne pourrai jamais oublier ça », a témoigné Réal Berger, à sa sortie de la salle de cour.
Ému, l’enquêteur aujourd’hui à la retraite de la Sûreté du Québec a tenu à assister à cette page qui se tournait, vendredi matin, au palais de justice de Saint-Jérôme.
Réal Courtemanche a reconnu la preuve qui était portée contre lui à l’effet qu’il a tué la fillette, en juillet 1994.
Policiers marqués
À cette époque, l’enquêteur qui travaillait à l’unité des crimes contre la personne avait eu à se rendre sur les lieux de la découverte du corps de Marie-Chantale.
C’était quatre jours après sa disparition.
La mère de Marie-Chantale Desjardins, alors sans nouvelle de sa fille, en juillet 1994. LE JOURNAL DE MONTRÉAL/AGENCE QMI
Photo d’archives
« Une petite fille de 10 ans. Ce qu’elle a vécu, c’est terrible, a-t-il laissé tomber. Il y a des policiers qui ont été marqués par ça, dont moi-même. »
Des années de démarches d’enquête n’avaient ensuite mené à rien.
M. Berger a raconté que du porte-à-porte, des vérifications de caméras, de la fouille d’endroits publics et du bénévolat avec des civils avaient été faits.
« Je vous dirais qu’il y a au-dessus de 1200 personnes qui ont été rencontrées avec déclarations. Il y a eu des examens polygraphiques, de la filature, des suspects, a-t-il dit. En réalité, on a fait ce qu’on avait à faire. »
Plus d’avenues
Le dossier avait finalement été classé sans conclusion.
« Je vais être honnête. Au moment où on a fermé le dossier, on n’avait plus d’avenues », a admis celui qui a ensuite pris sa retraite, sans jamais avoir oublié la fillette.
Puis en 2023, une avancée scientifique a permis de rattacher Réal Courtemanche au crime.
« Jusqu’à 2023, Courtemanche ne faisait même pas partie de la liste des suspects, a admis M. Berger. Il est sorti de nulle part, avec l’ADN. »
« On l’a enfin eu. On a travaillé pour. Je suis tellement heureux pour la famille, et pour la police aussi. Je peux prendre ma retraite en paix », a-t-il conclu.



