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Mathieu Coderre au Comiccon de Québec: le dangereux métier du cascadeur québécois derrière Ghostface

Cascadeur de son métier, Mathieu Coderre participera à son septième rassemblement de maniaques de culture populaire, en fin de semaine, lors du Comiccon de Québec, et il sait déjà de quoi les visiteurs qui iront le rencontrer voudront lui parler.

«Les gens viennent surtout me voir pour le personnage iconique que j’ai eu la chance d’interpréter, soit celui de Ghostface dans Frissons 6. Ça crée de l’émerveillement. Pour les adeptes du film, rencontrer la personne derrière le masque leur procure une autre vision du personnage», raconte ce Québécois.


Photo fournie par Comiccon Québec

C’est après qu’on s’informe sur son métier, qui ne manque pas de «piquer la curiosité».

Ce sont les arts martiaux qui ont ouvert les portes des plateaux d’ici (Bon cop, bad cop, IXE-13, C’est comme ça que je t’aime) et de Hollywood (il a été la doublure de Nick Jonas dans Chaos Walking et Midway) à ce médaillé des Jeux panaméricains et du Commonwealth en karaté.

«Ça prend une spécialité – certains sont gymnastes, pilotes automobiles ou cavaliers – ça demande aussi une excellente condition physique parce que c’est très agressif sur le corps.»

Un travail dangereux

Le travail de cascadeur n’est d’ailleurs pas sans risque. Une collègue et amie de Mathieu Coderre, la cascadeuse Flavie Groleau, a été victime d’un accident qui l’a laissée paralysée, l’an dernier.

«Ça a été tout un choc pour notre communauté à Montréal. C’est un rappel du danger qui est omniprésent et de la fragilité du métier. On ne peut pas dire que le risque n’existe pas, c’en est une preuve», confie le cascadeur.

Il assure que tout est mis en place que les cascades s’effectuent de la façon la plus sécuritaire possible. Mathieu Coderre reconnaît cependant s’être déjà mis en danger en voulant repousser ses limites lors d’une cascade où il devait éviter une voiture qui fonçait sur lui.

«À la dernière prise, j’ai attendu au dernier moment pour rendre ça le plus spectaculaire possible. Je ne pouvais plus rester devant. C’était vraiment une fraction de seconde avant de me faire frapper. Tout s’est bien passé, mais quand on voit la reprise, on voit que mon corps était très proche des roues. Je me suis rendu compte que j’avais trop étiré et que je m’étais mis en danger alors que ce n’était même pas une commande du coordonnateur.»

Et l’intelligence artificielle?

Ceci amène à poser la question de l’utilisation de l’intelligence artificielle. Tout en reconnaissant qu’il existe chez les cascadeurs une crainte qu’elle supprime des emplois, Mathieu Coderre comprend que l’IA peut représenter une option sur les plateaux.

«Pour la production, ce serait un choix logique pour éviter que des artistes se blessent gravement.»

Dans sa tête cependant, le Québécois verrait l’IA comme un complément plutôt qu’un remplaçant aux cascadeurs.

«On peut entamer une action et aller chercher une portion du jeu de l’artiste, mais au moment de l’explosion, au moment critique, quelques images peuvent être remplacées par l’intelligence artificielle pour limiter le danger.»

Il reste, dit-il, «qu’il y a toujours une beauté à voir l’humain exécuter son art.»

  • Mathieu Coderre est l’un des invités du Comiccon de Québec, les 11 et 12 octobre, au Centre des congrès de Québec.

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