«Je me sens comme un chien maltraité»: un homme de l’Outaouais craint d’être amputé d’un pied par manque de soins

Un sexagénaire de l’Outaouais souffrant d’une infection au pied depuis plusieurs mois craint de devoir subir une amputation en raison de l’impossibilité d’obtenir des soins appropriés dans sa région, à la suite de la démission du seul spécialiste qualifié pour le traiter.
Harold Clément est atteint du syndrome de Charcot, une complication diabétique entraînant la détérioration progressive des tissus podaux, diagnostiquée en 2023.
«Il y a des os qui se déplacent dans le pied, puis là, il y a des plaies ouvertes dans son pied», a expliqué sa fille Véronique Clément au micro de Benoit Dutrizac, sur les ondes de QUB radio et télé, diffusée simultanément au 99,5 FM Montréal, vendredi.
M. Clément a aussi développé une septicémie, une infection du sang.
«Donc, il y a bien des affaires qui s’accumulent depuis un petit bout de temps, puis malheureusement, il est tombé dans les craques du système», a-t-elle déploré.
Son père était suivi par un chirurgien vasculaire qui devait l’opérer pour améliorer sa circulation sanguine, mais ce dernier a quitté ses fonctions sans assurer la continuité des soins, selon elle.
«Cet été, il a fait une grosse infection, il a failli mourir, a-t-elle raconté. Puis c’est grâce à une infirmière [du CLSC] qui a vu son état et qui l’a envoyé à l’urgence. C’est pour ça qu’il est encore en vie aujourd’hui.»
Photo courtoisie
«Perdre mon pied»
Harold Clément a expliqué que malgré ses demandes d’assistance médicale en Outaouais, les médecins le renvoyaient systématiquement chez lui, sans soutien adéquat.
«Je me sens comme un chien qui est maltraité», a-t-il illustré.
Face à cette situation alarmante, sa fille, résidant à Montréal, est venue chercher son père cette semaine pour tenter de le faire admettre au CHUM en dernier recours.
Harold Clément a toutefois de la difficulté à voir la lumière au bout du tunnel. Sa mauvaise expérience auprès du système de santé en Outaouais lui fait même envisager le pire.
«Je vais peut-être être obligé de perdre mon pied», a-t-il déclaré.
Le dossier de son père sera finalement transféré au Centre universitaire de santé McGill.
«Ce qui est triste, c’est que ce sont des patients vulnérables qui sont victimes d’un manque de communication des établissements… Le déraillement dans le système met des vies à risque. Ça me fâche profondément», a affirmé Véronique Clément.
Le CISSS réagit
Le CISSS de l’Outaouais reconnaît qu’il y a un manque de chirurgiens vasculaires dans la région.
«Le CISSS de l’Outaouais travaille étroitement avec Santé Québec à la recherche d’une solution concertée avec nos partenaires de Montréal, une solution durable et centrée sur les besoins des patients», a-t-on précisé dans un courriel obtenu par l’Agence QMI.
«Nous tenons à réaffirmer que nous prenons très au sérieux le fait qu’une telle situation ait pu survenir et mettons tout en œuvre pour qu’elle ne se reproduise pas», a-t-on ajouté.
Voyez l’entrevue intégrale dans l’extrait ci-dessus.




