«On n’est pas là pour faire de la religion»: des candidats du nouveau parti électoral de Lac-Etchemin parmi lesquels figurent des membres du groupe religieux l’Armée de Marie se défendent

LAC-ETCHEMIN | Des candidats de l’équipe du Renouveau, dont quatre sont des adeptes de l’Armée de Marie, se montrent catégoriques en affirmant qu’ils ne mêleront pas la politique à la religion s’ils sont élus au conseil de Lac-Etchemin.

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«On n’est pas là pour faire de la religion, c’est d’abord intérieur la religion. Ce n’est pas municipal, ça n’a pas de lien», assure Johanne Plourde Têtu, qui fait partie du groupe religieux et qui brigue la mairie de la municipalité de Chaudière-Appalaches.

Résidente de Lac-Etchemin depuis une vingtaine d’années, Johanne Plourde Têtu briguera la mairie lors des prochaines élections municipales, prévues pour le 2 novembre. Elle affirme qu’elle fait aussi partie du groupe religieux l’Armée de Marie, dont la maison mère est installée dans la municipalité depuis 25 ans.


Photo ELISA CLOUTIER

C’est d’ailleurs la première fois que des membres de ce groupe religieux controversé, dont l’imposante maison mère est établie à Lac-Etchemin, font le saut en politique municipale en plus de 50 ans d’existence.

Les adeptes n’ont jamais fait de porte-à-porte et n’en feront pas, ajoute Mme Plourde Têtu lors d’un entretien avec Le Journal dans la ville de 4000 âmes.

Intéressée par la politique municipale depuis les 20 dernières années, elle affirme qu’elle «suit» l’Armée de Marie, aussi appelée «Communauté de la Dame de tous les peuples», depuis 1978.

En 1998, elle a fait l’acquisition d’une dizaine de terrains à Lac-Etchemin, pour ensuite s’y construire une résidence en 2010.

• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l’émission de Mario Dumont, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

Engagements

Parmi ses engagements, elle souhaite notamment «favoriser l’accueil des nouveaux arrivants et leur intégration», lit-on dans le programme électoral de son équipe.

L’ancienne gestionnaire en services alimentaires veut aussi revoir le taux de taxation des citoyens pour le rendre «équitable», en plus de permettre aux résidents de l’étaler sur 12 mois.

Elle cite notamment l’enjeu de près de 400 rues privées, détenues par presque autant de propriétaires, toujours sans services malgré ses propres revendications.

«Depuis la fusion [avec la municipalité voisine de Sainte-Germaine-du-Lac-Etchemin] en 2001, ils n’ont pas rallongé le système d’égouts, ils n’ont rien fait […]. Nos taxes vont à la gestion de la ville, mais on n’a rien», déplore-t-elle.

Nouveau souffle

Pour sa part, Josette Fortin, également candidate à titre de conseillère municipale pour l’équipe du Renouveau, dit se présenter pour donner un nouveau souffle au conseil municipal actuel.

«On arrive avec des idées nouvelles», dit la sexagénaire, rencontrée au dépanneur de la station d’essence Shell de la municipalité, dont elle est gérante.

Gérante du dépanneur Shell situé à l’entrée de la municipalité de Lac-Etchemin depuis 2011, Josette Fortin se présente à titre de candidate des prochaines élections municipales, au sein de l’équipe du Renouveau. Elle ne fait pas partie du groupe religieux et affirme que les autres membres dont c’est le cas sont «très respectueux».


Photo ELISA CLOUTIER

Ne faisant pas partie de l’Armée de Marie, Mme Fortin veut «remettre les pendules à l’heure». 

«J’ai mis ça au clair dès le début en leur disant: “Je vous respecte et respectez-moi”. Ça ne me dit rien [le groupe religieux] et ils le respectent très bien», dit-elle.

La candidate convient toutefois que certains «jasent» de leur saut en politique. 

«Il y en a qui ont peur qu’ils s’approprient [la municipalité], mais dans le fond, ce n’est pas ça, ils veulent juste leur petit patelin à eux autres», soutient-elle.

Résidents peu inquiets

Rencontrés au cœur de la petite ville, plus d’une quinzaine de résidents se sont montrés ouverts et peu inquiétés par les candidatures de membres de l’Armée de Marie, qui se compteraient par plusieurs centaines à Lac-Etchemin.

«Je n’ai aucune inquiétude. C’est pas mal moins pire qu’un motard comme à Sherbrooke!» lance Frédéric Morin.

«C’est du bon monde, je pense qu’il y a de bonnes candidatures, je me dis tant mieux si on a l’embarras du choix», ajoute de son côté Josée Panneton.

Bien que la majorité d’entre eux disent respecter les convictions religieuses du groupe, plusieurs se sont montrés réticents à commenter et à se nommer auprès du Journal.