EN DIRECT – Procès du meurtre de Lola : enfance, drogue, viol… L’accusée Dahbia Benkired interrogée sur son passé

- La cour d’assises de Paris juge Dahbia Benkired à partir de ce vendredi 17 octobre.
- Cette Algérienne de 27 ans comparait pour meurtre, viol et acte de torture sur Lola Daviet.
- Le cadavre de l’adolescente de 12 ans avait été retrouvé le 14 octobre 2022 dans une malle dans le 19e arrondissement de la capitale.
- Suivez l’audience en direct.
Suivez la couverture complète
Après le meurtre de Lola, 12 ans, l’émotion et la polémique politique
Minute par minute
AUDIENCE SUSPENDUE
13:34
L’audience est suspendue jusqu’à 14h30.
“SAROUKH”
13:34
L’accusée vient de déclarer qu’en plus du cannabis, elle prenait aussi du “Saroukh” (une drogue ravageuse surnommée aussi “taxi” ou “fusée”). Il s’agit de Prégabaline, un médicament pour traiter l’épilepsie, les douleurs neuropathiques et le trouble anxieux généralisé chez l’adulte.
Le psychotrope a des effets désastreux s’il est pris à haute dose.
“MAIS ÇA VEUT DIRE QUOI ‘MAUVAISES GRAINE’?”
13:27
Me Valois, avocat de l’accusée, s’adresse à sa cliente. Il lui reparle de l’expression de sa sœur, qui a dit d’elle que c’était “la mauvaise graine”.
Alors que l’expression a déjà été prononcée plusieurs fois à l’audience, Dahbia Benkired lui demande :”Mais ça veut dire quoi ‘mauvaise graine’ ?”
CANNABIS
13:13
Dahbia Benkired, répondant à Me Karine Bourdié, avocate de la partie civile, dit que quand elle a recommencé à fumer, une semaine avant le crime, elle fumait “presque 20 joints par jour”. L’accusée explique, alors qu’elle ne travaillait pas, qu’elle avait les moyens. Elle explique qu’elle achetait barrette par barrette, à hauteur de “10-20 euros”.
CONTACT AVEC SA SOEUR
13:11
Dahbia Benkired répond à l’une des assesseures. Elle dit qu’elle est encore en contact avec sa soeur Friha. “On s’appelle environ deux fois par mois mais c’est cher”, dit-elle.
ELLE S’EST PROMENÉE DANS LE MARAIS AVANT DE TUER LOLA
13:08
Le président :”Que faisiez-vous de vos journées en septembre octobre 2022?”
Dahbia Benkired, les bras croisés dans le box :”Rien de spécial. Je sortais en journée, toute seule”.
Le président indique qu’il a été constaté que le jour du crime, le 14 octobre 2022, elle s’était promenée vers Saint-Paul, Bastille, et qu’elle était rentrée chez sa sœur rue Manin, où elle logeait alors. C’est là qu’elle a croisé Lola, avant de la séquestrer et de la tuer.
PROSTITUTION
13:06
Dahbia Benkired dit maintenant que ses deux tantes l’ont prostituée, comme son ex “Mustafa”. “Et moi toute seule”, ajoute-t-elle.
Le président note des contradictions dans ses déclarations à ce sujet.
DÉCÈS DE SA MÈRE
12:59
“Moi je pense qu’il y a eu un point de bascule dans votre vie, le 9 septembre 2020”, dit le président.
“Le 9 septembre 2020 ?”, répond l’accusé qui ne voit pas à quoi il fait référence. “
“C’était le décès de votre mère”, éclaire le président.
Elle confirme, d’une voix monocorde, que sa vie a beaucoup changé après ce décès. Un peu plus tôt, Dabhia Benkired a dit que sa mère “était morte” dans ses “bras”.
SANTÉ
12:58
Le président lui demande si elle a des problèmes de santé particulier. Dahbia Benkired dit aujourd’hui avoir des problèmes de cœur “car son cœur bat trop vite”.
Elle indique qu’elle n’avait pas de problème particulier de santé avant.
“MAUVAISE GRAINE”
12:54
Le président rappelle à l’accusée que face aux enquêteurs, sa sœur Friha l’avait qualifiée de “mauvaise graine” de la famille. “Elle faisait beaucoup de problèmes”, a dit Friha aux enquêteurs.
“JE ME SENTAIS LIBRE EN FRANCE”
12:53
Le président l’interroge sur l’OQTF dont elle faisait l’objet et lui demande pourquoi elle ne l’a pas respectée. “Moi, je voulais pas, je me sentais libre en France. En Algérie, on n’est pas libre. J’ai fait mes études ici, j’ai grandi ici, je vis ici”, lui répond Dahbia Benkired qui ne comprend pas pourquoi alors elle aurait dû respecter cette OQTF.
“MOI, JE PRÉFÈRE QUAND C’EST L’HOMME QUI TRAVAILLE…”
12:51
Le président lui parle de “l’errance” citée par un témoin au sujet de Dahbia Benkired. Elle ne comprend pas le mot, il lui explique.
Elle dit qu’elle n’aimait pas trop travailler. “Moi, je préfère quand c’est l’homme qui travaille et moi, je reste à la maison”, déclare l’accusée.
SORTIES
12:49
Le président : “Vous sortiez souvent à Bastille ou ailleurs?”
Dahbia Benkired :”Oui, surtout au Balajo. Je rentrais gratuitement, je connaissais les videurs”.
Elle précise qu’elle ne buvait pas vraiment d’alcool, qu’elle n’aime pas trop ça.
PROSTITUTION ET DISCOTHÈQUE
12:48
Dahbia Benkired confirme s’être prostituée. Comment rencontrait-elle ces hommes ? Elle répond via des sites de rencontre, via son ex-petit ami. Elle se contredit ensuite, disant qu’elle a commencé “toute seule”, puis après via son ami. Elle explique qu’elle repartait du bar où elle travaillait avec des clients “contre de l’argent.”
Elle dit aussi avoir travaillé au Balajo, discothèque de la rue de Lappe dans le 11e arrondissement de Paris, en juin 2022, pendant une quinzaine de jours, selon le patron de l’établissement.
BOULOTS
12:46
Concernant ses emplois, l’accusée déclare avoir travaillé à Val d’Europe, dans une pizzeria, dans un bar.
Elle répète avoir son brevet et son CAP. Elle ne comprend pas toutes les questions du président et semble perdue dès qu’il emploie un terme qui sort de l’ordinaire. Elle répond très calmement aux questions.
“20 JOINTS PAR JOUR”
12:44
Le président en vient au CAP restauration de l’accusée, et dit qu’elle n’était “pas assidue”. Mais elle l’a obtenu en 2018.
Il lui demande quand elle a commencé à fumer du cannabis. Elle dit que c’était après avoir rencontré un homme qui en vendait, et qui lui demandait de cacher le cannabis chez elle.
Le président :”Vous fumiez dans quelle proportion?”
L’accusée :”C’est-à-dire?”
Le président: “Vous fumiez combien de joints?”
Dahbia Benkired : Je fume beaucoup, ça peut dépasser les 20 joints. J’ai arrêté pendant un moment mais j’ai repris, la dernière semaine avant les faits”.
“Vous fumiez beaucoup”, rectifie le président.
“Oui, bien sûr, tout ça, c’était avant la prison”, confirme l’accusée.
“IL ME FRAPPAIT JUSQU’À CE QUE JE SAIGNE DU NEZ”
12:36
Le président revient sur l’enfance de l’accusée. Il lui demande si elle veut évoquer d’autres souvenirs. “Mon père, il frappait beaucoup, il voulait pas que je sorte. Il voulait que je reste concentrée que la religion. Mais moi, j’aimais bien sortir le soir. Il me frappait jusqu’à ce que je saigne du nez”, répond Dahbia Benkired dans le box.
Selon elle, ses deux sœurs et sa mère étaient frappées aussi. Elle dit n’avoir jamais vu son père boire. Selon elle, il buvait beaucoup surtout quand il vivait en Italie.
AGRESSÉE SEXUELLEMENT PAR UN VOISIN?
12:32
Dahbia Benkired en vient au “viol”, qu’elle qualifie aussi d'”agression sexuelle”, qu’elle aurait subi de la part de son voisin. “Il me touchait partout, il me faisait toucher son sexe”, dit l’accusée en fixant le président.
Ce dernier lui demande s’il y a eu “pénétration”. “Vu que je suis restée vierge jusqu’à mes 19 ans, je ne me souviens pas de ça”, répond l’accusée.
AGRESSIONS SEXUELLES
12:29
Dahbia Benkired indique que son père a fait de la prison en Italie. Puis, elle répète, debout dans le box, les attouchements qu’elle a subis quand elle vivait chez ses tantes, et dit aussi qu’elle aurait été contrainte à mettre sa main sur le sexe d’adulte alors qu’elle était enfant.
Elle déclare avoir eu ses souvenirs en détention, et sous traitement.
JE VOULAIS ÊTRE AIDE-SOIGNANTE OU INFIRMIÈRE”.
12:28
Le président lui demande comment s’est passée sa scolarité.
Dahbia Benkired : “J’ai toujours été la première de ma classe.”
Le président : “Que vouliez-vous faire comme métier?”
Dahbia Benkired :”Je voulais être aide-soignante ou infirmière”.
“J’AI QUE DES BONS SOUVENIRS”
12:24
Concernant l’ambiance familiale en Algérie, Dahbia Benkired dit n’avoir “que des bons souvenirs”.
Elle évoque néanmoins “un père alcoolique”. Elle explique être venue en France une première fois avec ses parents et deux de ses sœurs, en vivant chez ses tantes. Ils ont été virés du domicile suite au problème d’alcool de son père.
Ils repartent en Algérie puis reviennent plus tard en France.
“À L’ÂGE DE 14 ANS, J’AI EU UN VIOL”
12:23
Le président demande à l’accusée si elle a des souvenirs. Elle évoque spontanément un souvenir traumatique.
Dahbia Benkired, debout dans le box, petite voix :”Moi à l’âge de 14 ans j’ai eu un viol de mon voisin et ça m’a marqué”.
Pour les bons souvenirs, elle évoque les vacances à la mer avec ses sœurs. La plus grande a 4 ans de plus qu’elle, Friha a 2 ans de plus qu’elle. “On était très attachées, on était toujours ensemble”, commente l’accusée.
LE PRÉSIDENT INTERROGE L’ACCUSÉE
12:21
Le président demande à l’accusée si elle a des choses à contester après le rapport qui vient d’être présenté. Elle répond par la négative, debout dans le box.
“ENCLINE À RÉPONDRE”
12:20
“Mme Benkired vous a-t-elle semblé encline à répondre aux questions ?”, questionne Me Valois, avocat de Dahbia Benkired, rappelant que sa cliente prend un traitement médicament lourd.
L’enquêtrice de personnalité à la barre répond par l’affirmative. Le président la remercie.
UNE PERSONNE “PUDIQUE” QUI A CHANGÉ DE COMPORTEMENT”
12:19
Me Valois, avocat de Dahbia Benkired, rapporte les propos de l’ancienne enseignante de l’accusée, qui dit qu’elle était “très propre”, “pudique”, “réservée”, “propre sur elle”, notamment.
Cette professeure a revu Dahbia Benkired en 2021, et puis la jeune femme l’a harcelée de message jusqu’à ce que sa professeure décide de la bloquer, inquiète du récent comportement de son ancien élève.
L’avocat rappelle que la mère de Dahbia Benkired est décédée en 2020. “Après ça, j’ai pété les plombs, j’ai pris un chemin qui n’était pas bon pour moi”, a déclaré la jeune femme à l’enquêtrice de personnalité après ce décès. Elle se serait notamment droguée après.
“SECTE PÉDO-SATANIQUE”
12:14
Me Alexandre Valois, avocat de Dahbia Benkired, s’adresse à l’enquêtrice de personnalité à la barre. L’accusée dans le box ne le quitte pas des yeux. Il rappelle que l’ex-petit ami de Dahbia Benkired s’était présenté comme la personne qui connaissait le mieux cette femme, “mieux que ses deux sœurs” même selon lui.
“Il parle d’une influence, d’une secte pédo-satanique qui aurait exercé une influence sur Mme Benkired”, rappelle également l’avocat citant les propos rapportés par l’enquêtrice de personnalité.
TENDANCE À “AFFABULER”?
12:08
Maître Mathias Darmon, avocat d’Innocence en danger, interroge l’enquêtrice de personnalité. “Mme Benkired avait-elle tendance à exagérer dans ses propos, à affabuler ?”
“Des éléments semblent divergents”, dit-elle sans savoir s’il s’agit d’affabulation.
“SPONTANÉMENT, ELLE A PU EXPRIMER DES REGRETS”
12:06
L’enquêtrice de personnalité précise qu’elle n’a pas le droit d’interroger la mise en cause sur les faits. “Spontanément, elle a pu exprimer des regrets”, souligne l’enquêtrice de personnalité à la barre, répondant à une question de Me Bourdié, avocate de la famille de Lola.
L’ACCUSÉE A DIT À L’ENQUÊTRICE DE PERSONNALITÉ ÊTRE “TRÈS CALME”, “RIGOLOTE”
12:04
Me Karine Bourdié, avocate de la famille de Lola, interroge l’enquêtrice de personnalité :”Quand vous écrivez dans votre rapport que Dahbia Benkired se décrit comme “une personne très très calme”, “qui lui en faut beaucoup pour s’énerver”, qu’elle est “rigolote”, ce sont ses termes ?”
“Oui” répond l’enquêtrice de personnalité à l’avocate.
CONCLUSION DE L’ENQUÊTRICE DE PERSONNALITÉ
11:59
L’enquêtrice de personnalité conclut son rapport à la barre. “Elle a grandi en Algérie dans un contexte marqué par la violence et les abus. Elle arrive en France à la fin de l’adolescence. Il y a de la précarité”, commence-t-elle.
Elle précise que Dahbia Benkired a réussi à finir son CAP. Elle répète que le décès de ses parents l’ont marqué et qu’elle s’est mise à fumer beaucoup de cannabis.
JAMAIS HOSPITALISÉE EN PSYCHIATRIE
11:57
L’accusée Dahbia Benkired a indiqué à l’enquêtrice de personnalité ne jamais avoir été hospitalisée en psychiatrie. Elle n’a jamais vu de psychologue ou de psychiatre avant cette affaire. L’Algérienne estime, selon ses propos rapportés par l’enquêtrice de personnalité, que cela “aurait pu lui être utile”.
VIE SOCIALE
11:55
Concernant sa vie sociale, Dahbia Benkired dit avoir été entourée en Algérie. En France, elle aurait fait de mauvaises rencontres, notamment à l’été 2022, selon un témoin, date à laquelle elle aurait fait “des rencontres sectaires”.
SEXUALITÉ ET PROSTITUTION
11:52
L’enquêtrice de personnalité indique que, selon l’accusée Dahbia Benkired, elle a découvert sa sexualité avec une agression sexuelle quand elle avait 14 ans, suivis par la suite par des attouchements de la part de ses tantes. Son premier rapport sexuel date, toujours selon Dahbia Benkired, de 2019. Elle se serait, selon un de ses ex, prostituée plusieurs fois.
PETITS BOULOTS
11:50
L’accusée Dahbia Benkired dit être ensuite rentrée dans la vie active. Elle a eu quelques boulots en restauration, en magasin de téléphonie.
SCOLARITÉ
11:49
L’accusée Dahbia Benkired n’a pas eu de problème de scolarité. Elle obtient son brevet des collèges en Algérie. Puis, elle arrive en France et commence un CAP. Elle doit repartir en Algérie et ne reprendra un CAP en restauration qu’à son retour en France. L’accusée a souvent été absente. “Nombre de ses stages ont été abandonnés en cours de route. Ses profs disent qu’elle manque d’investissements, mais qu’elle a du potentiel”, selon l’enquêtrice de personnalité.
DÉCÈS DES PARENTS, “MAUVAIS CHEMINS” ET “MAUVAISES RENCONTRES”
11:47
Les parents de l’accusée Dahbia Benkired sont morts en 2019 et 2020, ce que l’accusée dit avoir eu beaucoup de mal à gérer, selon l’enquêtrice de personnalité à la barre. “Après, Mme Benkired dit avoir pris de mauvais chemins, fait de mauvaises rencontres”, poursuit-elle. Dahbia Benkired se retrouve alors SDF. Elle habite chez des amis, chez ses sœurs…
2016, ARRIVÉE EN FRANCE
11:44
En 2016, l’accusée Dahbia Benkired arrive en France. Elle vit d’abord à Bry-sur-Marne avec sa mère et ses sœurs. L’accusée a évoqué des tensions avec sa mère “liées à son comportement rebelle”, notamment parce qu’elle fumait. Elle est alors partie plusieurs fois du domicile et a été hébergée chez des connaissances.
AGRESSION SEXUELLE, FILMS PORNOS, ATTOUCHEMENTS
11:42
Devant l’enquêtrice de personnalité, l’accusée Dahbia Benkired a rapporté des violences de la part de son père sur sa mère, jusqu’à la faire saigner. À 14 ans, en 2012, Dhabia Benkired part vivre chez sa grand-mère. Elle dit avoir été victime d’agression sexuelle de la part d’un voisin cette année-là. Elle dira que ses tantes l’ont “contrainte à regarder des films pornographiques” et à “des attouchements dans la foret”, rapporte l’enquêtrice de personnalité à la barre. Tout ceci n’a pas été confirmé.
ENQUÊTRICE DE PERSONNALITÉ
11:40
Une enquêtrice de personnalité est appelée à la barre. Elle a rencontré l’accusée en 2023. Elle indique qu’à l’époque des faits, Dhabia Benkired fumait une vingtaine de joints par jours.
Elle est issue d’une fratrie de trois enfants, c’est la benjamine. La famille de Dahbia Benkired vient qu’un quartier populaire d’Alger. Elle a passé les premières années de sa vie dans un petit appartement, la situation financière était compliquée.
LE FRÈRE DE LOLA S’ADRESSE À L’ACCUSÉE : “ON VOUDRAIT QUE VOUS DISIEZ TOUTE LA VÉRITÉ”
11:36
Le président propose à Delphine Daviet, mère de Lola Daviet, de s’approcher de la barre. Elle accepte. Le frère de Lola, Thibault, est à ses côtés. Les deux portent un t-shirt avec un dessin représentant Lola. Ils sont très émus. Le président leur demande ce qu’ils attendent de ce procès.
“On attend que la justice soit faite, qu’elle soit rendue, pour notre fille, ma Lola”, commence Delphine Daviet. Elle demande au président si elle peut se tourner vers l’accusée. Le président accepte, si cela est fait “sereinement”.
L’accusée se lève dans le box. Le frère de Lola s’adresse à l’accusée : “Je voudrais parler au nom de toute la famille, les cousins, cousines, tonton, tata, ma mère… (…) et bien évidemment de mon père qui n’est plus là (le père de Lola est mort de chagrin en 2023 NDLR)”, dit-il en pleurs. “On voudrait que vous disiez toute la vérité et rien que la vérité à toute la France et à nous”, ajoute-t-il.
“S’APPROCHER DE LA RÉALITÉ”
11:34
Le président précise qu’il est allé voir l’accusée ce matin avec ses avocats avant le début de l’audience. “Il est important que vous puissiez vous exprimer le plus possible. N’hésitez pas à me faire savoir si vous voulez prendre la parole”, dit le président.
“Notre objectif est de nous approcher au maximum de ce qu’il s’est passé ce 14 octobre, de s’approcher de la réalité. Nous avons besoin de la parole de Mme Benkired”.
“D’accord”, dit l’accusée d’une toute petite voix.
“C’EST HORRIBLE CE QUE J’AI FAIT ET JE LE REGRETTE”
11:33
Le président demande à l’accusée de se lever dans le box. Il lui demande si elle a quelque chose à dire.
Dahbia Benkired, main dans le dos, gilet noir et t-shirt blanc déclare : “Ben moi, j’aimerais demander le pardon à toute la famille. C’est horrible ce que j’ai fait et je le regrette”, dit-elle.
Elle conteste toute pénétration vaginale et anale. Elle reconnait les blessures au niveau du dos. La blessure au niveau du cou ?” Non, c’était pas moi” assure l’accusée d’une petite voix.
L’ACCUSÉE NE RECONNAIT PAS TOUS LES COUPS
11:30
Le président poursuit le détail des faits. La victime a été contrainte de se déshabiller, de se laver. Dahbia Benkired a déclaré à la police avoir contraint Lola Daviet à un rapport sexuel buccal. La mise en examen reconnait avoir agi ainsi afin d’atteindre “son plaisir”. L’autopsie a relevé des lésions au niveau vaginal et anal, secondaires à un traumatisme direct avec pénétration. Il est établi que Lola Daviet a été pénétré au niveau vaginal et anal avant sa mort.
Des plaies profondes ont été relevées au cou, dans la région dorsale. Les coups ont été portés du vivant de l’enfant. Face aux enquêteurs, Dahbia Benkired n’a reconnu que deux coups portés à l’enfant en région dorsale. Elle dit avoir entouré le visage de la fillette fermement avec du scotch, obstruant la bouche de l’enfant, entraînant une asphyxie mécanique chez la fillette. L’intention homicide est caractérisée. Elle a ensuite cherché à dissimuler le cadavre de l’enfant.
1H37 POUR UNE SCÈNE “D’UNE VIOLENCE EXTRÊME”
11:22
C’est à 15h11 que Dahbia Benkired est entrée dans l’immeuble avec Lola. Elle en est ressortie avec la malle contenant le cadavre de l’enfant à 16h48. Le viol et le crime ont duré 1h37.
La criminelle a nettoyé la scène de crime après la commission des faits, “d’une violence extrême”, souligne le président.
ELLE S’EST PROMENÉE AVEC LE CADAVRE
11:16
Le président explique que Dahbia Benkired est ensuite sortie de l’immeuble avec ses deux valises et la malle contenant le cadavre de Lola. Elle a croisé d’abord une connaissance, et est allée au café voisin, le Rallye, avec cet homme, ses valises et la malle. Elle lui a dit que la malle contenait un rein qu’elle voulait vendre. L’homme a mis la main dans la malle et a quitté les lieux, sans savoir celui-lui que c’était un cadavre qu’il y avait dedans.
Dahbia Benkired est ensuite parti à Asnières, avec sa malle et ses valises, avant de revenir à Paris rue Manin avec son barda dans un véhicule VTC. Elle a laissé la malle en bas de la résidence Manin après avoir croisé sa sœur Friha chez qui elle résidait. Celle-ci a immédiatement quitté les lieux, tandis que Dhabia Benkired partait pour Bois-Colombes chez un ami. La malle a ensuite été découverte par un autre homme, avant que la police n’arrive.
PENDANT QUE LOLA AGONISE, ELLE BOIT UN CAFÉ
11:09
Selon les enquêteurs, Dahbia Benkired a ensuite poignardé la fillette avant de la scotcher et “de la laisser mourir”. Elle a aussi frappé la tête de l’enfant contre les murs de la salle de bain.
Elle a décrit aux enquêteurs la fillette dans le studio de sa sœur. Elle était alors scotchée, sur le côté, nue. Dahbia Benkired s’est éloignée du corps, en attendant que Lola meure. “J’ai entendu un peu de bruit mais j’ai mis de la musique pour ne pas entendre. C’était un peu dur à vivre comme moment”. Elle a attendu que les bruits (les râles sans doute de l’enfant) cessent pour retourner près du corps. Elle a alors constaté que la fillette s’était urinée dessus. Elle a ensuite placé Lola dans la malle en plastique avant de trimballer son cadavre entre Paris et les Hauts-de-Seine.
CE QUE DAHDIA BENKIRED A DIT AUX ENQUÊTEURS
11:07
Selon les propos de Dahbia Benkired aux enquêteurs, la fille avait ses règles le jour du crime. “Je lui ai demandé de se doucher et j’ai un peu abusé d’elle. J’ai bu un café et une cigarette”, a-t-elle décrit aux enquêteurs. Elle a ensuite demandé à la fillette de faire des choses jusqu’à ce qu’elle atteigne son “plaisir”. “J’ai même eu un orgasme” a-t-elle dit aux enquêteurs.
“ÇA ME FAIT NI CHAUD NI FROID”
11:06
Pendant sa garde à vue, des photos du corps sans vie de la victime ont été présentées à Dahbia Benkired, celle-ci a demandé “spontanément si la victime s’était fait violer”. “Ça ne me fait ni chaud ni froid. Moi aussi, je me suis fait violer et j’ai vu mes parents mourir devant moi”, a déclaré la mise en cause aux enquêteurs, sans aucune empathie.
AUTOPSIE
11:01
Le président lit les conclusions du médecin légiste. Le nombre de coups portés, à coups de ciseaux, couteau et couteau à huitre, fait froid dans le dos. Il évoque les lésions “anales” et “vaginales”, attestant d’un viol de Lola.
L’autopsie de Lola Daviet a révélé que celle-ci était décédée des suites d’une “défaillance cardio-respiratoire avec manifestation asphyxique et signe de compression cervicale”, avait déjà rapporté à l’époque la procureure de la République Laure Beccuau. “De multiples autres lésions étaient constatées, notamment au visage, au dos et de larges entailles au niveau du cou lesquelles n’entraient pas, selon les conclusions du médecin légiste, dans le déterminisme du décès. L’examen ne révélait pas de lésion traumatique de l’ensemble de la sphère sexuelle. Un ‘0’ et ‘1’ étaient inscrits en rouge sous chaque pied de la victime”, avait détaillé la magistrate.
ADN
10:56
L’ADN de Lola Daviet a été retrouvé sur plusieurs éléments de la scène de crime. L’empreinte génétique de Dahbia Benkired a été retrouvée sur plusieurs emplacements.
Voir plus
“LA HAINE”
10:56
L’accusée a expliqué aux enquêteurs s’en être pris à l’enfant après avoir eu “la haine” après que la mère de Lola a refusé de lui donner un pass pour l’immeuble. Elle se serait donc vengé sur l’enfant peu après.
COUPS DE CISEAUX ET DE COUTEAU À HUITRE
10:53
Le corps sans vie de la fille a été retrouvé dans une malle dans la soirée du 14 octobre, “la tête en partie sectionnée” au niveau du cou”, le corps scotché, les chiffres 1 et 0 sous la voute plantaire. Une paire de ciseaux et un couteau à huître ont été retrouvés avec des traces de sang après le crime. Un couteau Ikea sera aussi retrouvé avec des traces de sang.
La fillette a été tuée par Dahbia Benkired dans le studio de la sœur de cette dernière au 6e étage de la résidence Manin. Entre le moment où les deux sont rentrées dans l’immeuble et où la criminelle est ressortie avec deux valises et une malle contenant l’adolescente mort, s’est écoulé 1h37.
L’accusée dans le box écoute le président, impassible.
LECTURE DU RAPPORT
10:46
Le président va lire maintenant le rapport, exposant les faits reprochés à l’accusée. “Le 14 octobre 2022 à 17h34, le commissariat du 19e arrondissement était avisé par les parents de Lola Daviet de la disparition de leur fille Lola Daviet”, commence-t-il.
Le père de Lola, gardien d’immeuble, a pu visionner les caméras de vidéosurveillance de la résidence du 119 rue Manin où la famille résidait. Devant l’entrée, peu après 15h, apparaissaient sur les écrans Lola, accompagnée d’une femme qui sera identifiée plus tard comme Dahbia Benkired.
L’AUDIENCE EST REPRISE
10:45
AUDIENCE SUSPENDUE
10:19
L’audience est suspendue environ 15 minutes.
T-SHIRT
10:16
Ce matin, plusieurs parties civiles avaient revêtu un t-shirt représentant la jeune victime, Lola Daviet.
Un dessin représentant la victime : Lola Daviet, 12 ans. – DR
LA FAMILLE TRÈS ÉMUE
10:14
Le procès de Dahbia Benkired a débuté ce vendredi matin peu avant 10h. Quand l’accusée est arrivée dans le box, plusieurs membres de la famille de la jeune victime, Lola Daviet, se sont effondrés. Ils ont quitté la salle d’audience et ont été accompagnés par des gendarmes dans une petite salle voisine.
Meurtre de Lola : le procès s’est ouvertSource : TF1 Info
APPEL DES TÉMOINS
10:08
Il est maintenant procédé à l’appel des témoins.
PAS DE DEMANDE DE HUIS CLOS
10:08
Le président confirme qu’il n’y a pas de demande de huis clos des parties civiles. Une demande qui aurait pu être formulée en raison de la “qualification de viol” à l’encontre d’une mineure.
LES DÉBATS SONT OUVERTS
10:06
Les débats sont ouverts. Me Clothilde Lepetit et Me Karine Bourdié sont les conseils des parties civiles, les membres de la famille de Lola Daviet. Un cousin de Lola Daviet a demandé à se constituer partie civile en plus des autres.
L’association Innocence en danger, la fondation pour l’enfance, réitèrent leurs demandes de constitutions de partie civile.
SERMENT
10:04
Le président demande aux jurés qui n’ont pas été tirés au sort de quitter la salle d’audience. Les jurés tirés au sort prêtent serment.
Le président s’adresse à eux :”Vous jurez et promettez d’examiner avec l’attention la plus scrupuleuse les charges qui seront portées contre Mme Benkired, de ne trahir ni les intérêts de l’accusé, ni ceux de la société qui l’accuse, ni ceux de la victime ; de ne communiquer avec personne jusqu’après votre déclaration ; de n’écouter ni la haine ou la méchanceté, ni la crainte ou l’affection ; de vous rappeler que l’accusé est présumé innocent et que le doute doit lui profiter ; de vous décider d’après les charges et les moyens de défense, suivant votre conscience et votre intime conviction, avec l’impartialité et la fermeté qui conviennent à un homme probe et libre, et de conserver le secret des délibérations, même après la cessation de vos fonctions”.
TIRAGE DES JURÉS
10:03
Le président procède au tirage des jurés. Trois jurées sont récusées, dont une par l’avocat général.
La première jurée titulaire est une femme. Les cinq autres jurés titulaires sont quatre hommes et une femme. Pour les jurés supplémentaires, un homme est récusé par l’avocat général, deux autres par la défense.
Au total donc : six jurés titulaires (quatre hommes et deux femmes) et quatre jurés supplémentaires (trois hommes et une femme).
LA FAMILLE DE LOLA EN PLEURS
09:53
À l’arrivée de l’accusée, plusieurs membres de la famille de Lola Daviet ont éclaté en sanglots.
DISPENSE
09:51
Une jurée souffrant d’une maladie chronique demande à être dispensée. C’est accepté.
“OK”
09:50
Le président rappelle à l’accusée ses droits. Elle répond à plusieurs questions du président par un simple “ok”, assez sec.
Les avocats de Dahbia Benkired sont Me Alexandre Valois et Me Lucile Bertier.
L’AUDIENCE EST REPRISE
09:46
L’audience est ouverte. Le président et les deux assesseures s’assoient. “Vous pouvez faire entrer l’accusée monsieur”, dit le président. Dahbia Benkired arrive dans le box. Elle a pris du poids, elle a les cheveux tirés en arrière dans un chignon. Elle porte un t-shirt blanc et gilet noir.
“Bonjour madame Benkired”, dit le président. L’accusée décline son identité. Elle est née le 12 avril 1998. Elle indique qu’elle n’avait pas de domicile au moment des faits (elle dormait chez des proches) et pas d’emploi.
SALLE VICTOR HUGO
09:45
Le procès se tient dans la salle Victor Hugo. Les gendarmes sont au contrôle en bas des marches.
Au pied de la salle Victor Hugo. – Aurélie Sarrot
ACCUSÉE DÉTENUE
09:40
L’accusée comparait détenue. Elle n’est pas encore arrivée dans le box.
AUDIENCE
09:36
Le début de l’audience était prévu à 9h30. Il y a déjà quelques minutes de retard.
PLANNING DE LA JOURNÉE
09:35
Au planning ce matin : la constitution du jury et la lecture du rapport préalable. La cour procèdera ensuite à l’audition de l’enquêtrice de personnalité et à l’interrogatoire de personnalité de l’accusée.
Cet après-midi, les directeurs d’enquête seront entendus.
BEAUCOUP DE MONDE
09:29
Beaucoup de monde ce matin devant la salle d’audience (la salle Victor Hugo est toute petite, il n’y a que 20 places pour la presse, une salle de retransmission a été installée, avec 45 places pour les autres journalistes). Certains sont arrivés très tôt.
Beaucoup de monde dès ce matin devant la salle d’audience. – Aurélie Sarrot
ANONYMAT
09:20
La Cour d’assises est composée d’un président, de deux assesseurs professionnels et de six jurés principaux.
Le ministère public est représenté par une avocate générale.
Il a été demandé à la presse de ne pas divulguer l’identité de ces intervenants.
SOUS OQTF
09:17
Au moment du meurtre, l’accusée Dhabia Benkired était sous obligation de quitter le territoire français.
Meurtre de Lola : l’heure du procès pour Dahbia BenkiredSource : TF1 Info
RÉCLUSION CRIMINELLE À PERPÉTUITÉ
09:11
Trois ans – et trois jours – après les faits, Dabia Benkired répondra pendant six journées d’audience de meurtre et viol aggravés ainsi que de torture et acte de barbarie. Elle encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
QUID DU MOBILE ?
09:10
Le mobile de son crime sordide reste flou. Lors d’un premier interrogatoire, Dahbia Benkired avait d’abord montré son agacement de ne pas détenir de pass permettant d’appeler les ascenseurs – sa sœur ne lui avait donné que la clé de son appartement- et d’avoir essuyé le refus de la gardienne, la mère de Lola, de lui en fournir un.
Elle a ensuite accusé un ex-conjoint d’être l’auteur des faits.
QUI EST L’ACCUSÉE ?
09:10
Algérienne de nationalité, l’accusée était, au moment des faits, sous obligation de quitter le territoire français.
En 2022, Dahbia Benkired qui a un CAP restauration était sans emploi et n’avait pas de toit. Elle vivait chez des amis ou chez des membres de sa famille.
C’est dans le studio de sa sœur, dans un studio situé au 6e étage d’une résidence du 119, rue Manin, qu’elle a commis son crime. Lola vivait elle avec ses parents, gardiens de la résidence, au rez-de-chaussée.
Police, justice et faits diversPublié aujourd’hui à 7h00
RÉSUMÉ DES FAITS
09:08
Retrouvez dans l’article ci-dessous le résumé de cette terrible affaire qui avait bouleversé l’opinion et enflammé la classe politique.
Police, justice et faits divers
BONJOUR À TOUS
09:07
Bonjour à tous, retrouvez dans ce direct le procès de Dahbia Benkired, 27 ans. Elle est jugée par la cour d’assises de Paris pour le meurtre et le viol avec actes de torture ou de barbarie de Lola, 12 ans. Les faits ont eu lieu le vendredi 14 octobre 2022, en plein jour, dans le 19e arrondissement de Paris.
C’est un procès très attendu mais qui sera particulièrement difficile. À partir de ce vendredi 17 octobre et pendant une semaine, Dahbia Benkired comparait pour meurtre, viol et acte de torture sur mineur.
Cette Algérienne âgée de 24 ans au moment des faits et sous obligation de quitter le territoire français (OQTF) est accusée d’avoir, le 14 octobre 2020, entre 15h30 et 17 h, commis des atteintes à caractère sexuel et des violences ayant entraîné la mort de Lola Daviet, 12 ans.
En rentrant du collège ce jour-là, l’adolescente avait été coincée en bas de son immeuble, 119, rue Manin dans le 19e arrondissement de Paris par Dahbia Benkired. Celle-ci l’avait ensuite conduite dans le studio de sa sœur, au 6ᵉ étage de la résidence, puis enfermée pour lui faire subir le pire avant de placer le cadavre de Lola Daviet dans une malle en plastique.
Dahbia Benkired avait ensuite fait des allers et venues entre Paris et les Hauts-de-Seine avec la malle contenant l’adolescente décédée. La dépouille de Lola Daviet avait été finalement retrouvée dans cette même malle, par un homme, aux alentours de 23h, devant la résidence de la rue Manin, d’où elle était partie quelques heures plus tôt.
Concernant le mobile, la mise en cause a expliqué aux enquêteurs qu’elle s’était disputée ce même jour avec la mère de l’adolescente, gardienne de l’immeuble, car celle-ci n’avait pas voulu lui donner de pass pour accéder à la résidence où vivait sa sœur Friha. C’est pour se venger qu’elle s’en serait pris à la jeune Lola.
Aurélie SARROT
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