Sol Zanetti nouveau co-porte-parole de Québec solidaire

(Québec) Sol Zanetti a été élu co-porte-parole de Québec solidaire. Il succédera à Gabriel Nadeau-Dubois, qui a annoncé sa démission surprise en mars.
Publié à 11 h 11
Mis à jour à 17 h 00
M. Zanetti a obtenu 50,4 % des voix exprimées par les membres du parti, et l’emporte ainsi au premier tour, devant Etienne Grandmont (40 %) et Yv Bonnier Viger (9,2 %).
Le député de Jean-Lesage, à Québec, mise sur l’indépendance et sur un retour du balancier vers les artistes et les militants. « La crédibilité indépendantiste que je peux amener, c’est la clé de la prochaine campagne », disait l’ancien professeur de philosophie au cégep en entrevue avec La Presse.
Il a été chef d’Option nationale, un parti indépendantiste qui a fusionné avec Québec solidaire, et a codirigé les deux éditions du Livre qui fait dire OUI, « distribué à 45 000 exemplaires », soulignait-il avec fierté.
PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE
Sol Zanetti
M. Zanetti a reçu l’appui des ex-députées Émilise Lessard-Therrien et Catherine Dorion, des figures de proue de la fronde qui a mené au départ de Gabriel Nadeau-Dubois comme co-porte-parole du parti. « Je suis un personnage hybride. Dans le parti, il y a une tendance plus cartésienne parlementaire, et une autre, artiste [militant]. Je m’entends bien avec les deux, et je suis un liant entre ces deux courants. Je veux ramener le curseur plus vers le côté artiste [militante] », expliquait-il.
Sol Zanetti a battu le député de Taschereau Etienne Grandmont, qui avait pourtant l’appui de Manon Massé, ex-porte-parole et figure respectée chez Québec solidaire. Il est issu du milieu communautaire, et proposait aux membres un retour aux sources, en tissant des liens plus étroits avec ces groupe et avec les syndicats.
PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE
Etienne Grandmont
Il a également battu Yv Bonnier Viger, un ancien directeur régional de santé publique qui était le seul candidat non élu de cette course. Il était soutenu par l’ancien porte-parole et député solidaire Amir Khadir.
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Yv Bonnier Viger
Cette course survient alors que QS est au plus bas dans les sondages. L’agrégateur de sondage Qc125 indique que si des élections avaient lieu aujourd’hui, le parti de gauche ne recueillerait que 7,5 % des votes.
QS somme la CAQ d’abandonner sa loi sur les médecins
Québec solidaire somme le gouvernement Legault de retirer sa loi 2 qui change la rémunération des médecins, leur impose des cibles de performance et les menace de sanctions.
« Le système de santé est à feu et à sang. […] Un moment donné, il faut arrêter », a lancé la co-porte-parole de QS, Ruba Ghazal, en point de presse à Québec samedi matin.
Selon elle, il faut « recommencer à zéro » et « reprendre les négociations » avec les médecins, afin de « mettre en place des choses qui sont applicables ». « La loi, elle est mauvaise », tranche-t-elle.
PHOTO JACQUES BOISSINOT, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE
Ruba Ghazal
Lorsque la loi 2 a été adoptée sous bâillon le 25 octobre, les médecins étaient « sous le choc, tristes et en colère », selon un médecin spécialiste de Montréal (sans affiliation à QS) qui a tenu à se confier à La Presse Canadienne.
« Maintenant, c’est une espèce d’incrédulité », a-t-il témoigné au bout de la ligne, demandant l’anonymat de peur de causer la panique au sein de son département qui serait à un cheveu de perdre cinq des ses 12 spécialistes.
Il confie qu’un de ses collègues surspécialisés lorgne les États-Unis, que trois autres ont fait des démarches sérieuses pour déménager en Ontario ou en Alberta, et qu’un autre collègue prendrait une retraite anticipée.
Des menaces en l’air ?
Je vous dis, c’est réel. Les demandes qui ont déjà été faites au Collège des médecins, c’est la pointe de l’iceberg. Je ne peux pas parler pour les autres, mais dans mon service, ça va se faire.
Un médecin, sous le couvert de l’anonymat
Il explique que les médecins en ont contre la loi 2, car elle « touche l’essence même de la pratique médicale » en imposant des cibles « complètement inatteignables ».
Pour illustrer son propos, il explique que son laboratoire devrait techniquement voir 16 patients par semaine, mais depuis deux ans, il en voit quatre par semaine.
Pourquoi ? « Il manque de technologues. C’est certain que je ne vais jamais atteindre les cibles du ministère, mais c’est parce que je n’ai pas de personnel ! » lance-t-il.
Autre exemple « super concret » : vendredi, trois patients ne se sont pas présentés, « parce que leurs rendez-vous avaient été mal cédulés par la centrale de rendez-vous ».
« J’étais ici, disponible pour les voir ! […] Donnez-nous des systèmes informatiques qui sont capables de donner des rendez-vous de façon adéquate et efficace ! J’ai des collègues qui sont tellement tannés d’avoir des plages vides dans leurs horaires de clinique qu’eux-mêmes cédulent leurs propres rendez-vous ! »
« Les médecins ne sont pas juste chialeux pour chialer. On pallie beaucoup de fragilités dans le système ».
« Donnez-nous des travailleurs sociaux, des physiothérapeutes, des ergothérapeutes, des agents administratifs qui sont capables de prendre des rendez-vous comme il faut », a-t-il résumé.
Environ 1000 personnes se sont rassemblées devant l’Assemblée nationale samedi dernier pour protester contre la loi 2. Dix fois plus de manifestants sont attendus au Centre Bell dimanche.
Avec Caroline Plante, La Presse Canadienne



