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L’Ouganda et la Tanzanie préparent déjà une CAN 2027 spectaculaire

La CAN 2025 au Maroc servira de véritable répétition pour l’Ouganda et la Tanzanie, qui s’affronteront dans le même groupe, offrant un avant-goût du futur choc est-africain en 2027. Au-delà de la rivalité sportive, cette confrontation permet aux deux nations de tester leurs équipes, stratégies et infrastructures existantes, et d’évaluer la compétitivité de leurs joueurs face aux standards continentaux. Ce duel constitue également une vitrine pour leurs dirigeants, qui souhaitent démontrer à la CAF et aux sponsors en coulisses leur capacité à organiser et gérer des compétitions majeures, deux ans avant d’être hôtes officiels avec le Kenya. Les performances sur le terrain influenceront les perceptions des partenaires financiers et pourraient conditionner l’attribution de ressources supplémentaires pour les préparatifs de 2027. Cette confrontation au Maroc devient donc un véritable laboratoire stratégique pour peaufiner la logistique, la gestion des équipes et l’expérience spectateur à l’échelle internationale. Et fort heureusement, la Tanzanie et l’Ouganda avancent, car le Kenya, en revanche, semble concentrer ses efforts sur Nairobi, la capitale, plutôt que de répartir ses investissements à travers le pays. Cette approche a suscité des critiques, certains observateurs estimant qu’il s’agit d’une opportunité manquée pour un développement national plus équilibré.

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Le 24 janvier 2025, James Kubeketerya, président du comité parlementaire de l’Éducation et des Sports, a présenté les recommandations budgétaires pour la CAN 2027, insistant sur l’allocation de 379 milliards UGX pour les préparatifs du tournoi et de 5,3 milliards UGX pour la préparation de la sélection nationale aux compétitions internationales. Le comité a également souligné la nécessité de financer la rénovation des stades nationaux (26 milliards UGX), d’opérationnaliser l’Agence nationale antidopage (3,5 milliards UGX), de récompenser les athlètes talentueux et moderniser le Kitante Golf Course (10 milliards UGX), ainsi que de compléter le Phillip Omondi Stadium (39 milliards UGX en plusieurs phases). Mais en Tanzanie, les préparatifs pour 2027 se traduisent par des investissements budgétaires colossaux et une volonté politique affichée. Dans le budget national 2025‑2026, près de 520 milliards de shillings tanzaniens (soit 195 millions d’euros) ont été dégagés pour développer les infrastructures sportives, dont 180 milliards dédiés à la construction et à la rénovation des stades. Le pays a déjà lancé les travaux de plusieurs installations phares avec l’Arusha Sports Stadium, un projet de 286 milliards de TZS (98 millions d’euros), actuellement en chantier à Olomoti dans la région d’Arusha avec une capacité prévue de 30 000 places, destinée à accueillir des matchs clés du tournoi. Le Samia Suluhu Hassan Stadium, également à Arusha, du nom de la présidente tanzanienne, avec une capacité de 30 000 places et un coût estimé à 112 millions de TZS (38,3 millions d’euros). Dodoma Stadium, à Dodoma, en construction pour près de 135 millions de TZS (46,1 millions d’euros), venu renforcer l’offre d’enceintes modernes du pays.

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L’Afrique de l’Est déjà focalisée sur 2027

Ces projets s’inscrivent dans une stratégie claire, à savoir celle de positionner la Tanzanie non seulement comme un hôte capable, mais comme un hub sportif régional, capable d’attirer le tourisme, d’accroître les recettes économiques locales et d’inscrire durablement le pays sur la carte du football africain. En Ouganda, les défis sont similaires, mais l’approche combine rénovation des infrastructures existantes et construction de nouveaux sites modernes. Le Mandela National Stadium (Namboole) à Kampala est en cours de modernisation pour répondre aux standards internationaux, tandis que d’autres projets phares émergent avec le Hoima City Stadium, un stade polyvalent de 20 000 places dont l’ouverture qui est prévue avant la fin de 2025 et dont le coût avoisine 484 milliards de shillings ougandais (soit 116 millions d’euros). Des terrains d’entraînement standards, fruit d’accords publics‑privés et de partenariats tels que celui signé avec Makerere University pour bâtir un centre de formation à 21 milliards de shillings (5 millions d’euros). Les autorités ougandaises ont également débattu de l’importance d’allouer des fonds supplémentaires pour mener à bien ces chantiers, soulignant la nécessité de terrains d’entraînement adaptés, indispensables pour accueillir des équipes de calibre mondial. Ces efforts montrent que pour Kampala et les autres villes hôtes, il ne s’agit pas seulement de construire pour la CAN, mais de garantir un héritage sportif durable pour les générations futures.

La CAN 2027 ne sera pas l’affaire d’un seul pays, mais d’un partenariat régional inédit entre l’Ouganda, la Tanzanie et le Kenya, baptisé Pamoja – « ensemble » en swahili. Ce modèle de coopération dépasse la simple organisation sportive puisqu’il repose sur une mutualisation des ressources financières, humaines et logistiques, une manière innovante de répartir les coûts et les responsabilités pour un événement de cette envergure. Mais cette coopération présente aussi des défis considérables. Coordonner les calendriers de construction à travers trois pays, assurer l’homologation des installations selon les normes strictes de la Confederation of African Football (CAF), et harmoniser l’accueil des supporters internationaux exigent une synchronisation sans faille entre gouvernements, fédérations et entrepreneurs impliqués. L’expérience récente du Championnat d’Afrique des Nations (CHAN), co‑organisé par les mêmes pays, a servi de test important en mettant en lumière les zones qui nécessitent encore des ajustements, notamment au niveau des communications interinstitutionnelles et de la logistique transfrontalière. Au‑delà de la simple célébration du football, la CAN 2027 représente une véritable opportunité de transformation socio‑économique pour l’Afrique de l’Est. Les chantiers mobilisent des milliers de travailleurs locaux, génèrent des emplois indirects dans l’hôtellerie, le transport et les services, et stimulent les économies des villes hôtes comme Arusha, Hoima ou Kampala.

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Cette dynamique de développement va bien au‑delà du simple événement sportif. Elle s’inscrit dans une stratégie à long terme visant à moderniser les infrastructures urbaines et à renforcer l’attractivité touristique, avec notamment l’appui de la China Railway Construction Engineering Group dans une grande partie des travaux de stade en Tanzanie. En outre, l’attention médiatique internationale que suscite la CAN, comme celle que le Maroc reçoit actuellement avec sa propre édition, offre une plateforme de visibilité exceptionnelle pour les pays organisateurs, faisant de l’Afrique de l’Est une destination émergente dans le calendrier footballistique mondial. Alors que le Maroc vit actuellement l’effervescence de la CAN 2025, et que les stades marocains accueillent des rencontres de haut niveau sous les projecteurs du monde entier, l’Ouganda et la Tanzanie ont déjà tourné leurs regards vers 2027. Avec des investissements massifs, des projets structurants et une collaboration régionale ambitieuse, ces deux nations s’efforcent de prouver que l’Afrique de l’Est est prête à relever le défi et à offrir un tournoi aussi spectaculaire qu’inoubliable.

Pub. le 26/12/2025 21:05
– MAJ le 27/12/2025 09:05

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