News UK

Brigitte Bardot, star mondiale du cinéma et militante infatigable de la cause animale, est morte à l’âge de 91 ans

Elle fut sans doute l’une des plus grandes stars françaises et mondiales, icône d’une génération, symbole à sa manière de l’émancipation des femmes et de la liberté sexuelle : Brigitte Bardot s’est éteinte dimanche 28 décembre 2025 à l’âge de 91 ans, a annoncé son entourage à ICI, une information confirmée par sa Fondation à l’Agence Radio France.

Brigitte Bardot avait été hospitalisée en novembre à l’hôpital de Toulon et avait subi une intervention chirurgicale. Elle avait aussi fait un séjour à l’hôpital en janvier 2023 en raison d’une insuffisance respiratoire. Actrice, chanteuse, connue par ses initiales, “BB” faisait partie du patrimoine culturel français, mais avait consacré une grande partie de sa vie à la défense de la cause animale.

Dès qu’elle est apparue dans le monde du cinéma, elle a révolutionné les comportements. Des courbes à damner un saint, une manière sensuelle et innocente de bouger… Elle sera la plus belle femme du monde. Brigitte Bardot, la petite bourgeoise née dans les beaux quartiers parisiens, rêvait pourtant, comme beaucoup de petites filles, d’une carrière de danseuse. Très vite, elle devient mannequin et décroche son premier rôle dans Le Trou normand au côté de Bourvil.

Brigitte Bardot fumant une cigarette à l’arrière d’une voiture, le 21 septembre 1970. (BERTRAND LAFORET / GAMMA-RAPHO / GETTY IMAGES)

Désormais, il faut compter avec elle et, au grand dam de ses parents, Roger Vadim, alors jeune assistant de cinéma, devient son Pygmalion. Un an plus tard, au Festival de Cannes, la jeune actrice affole la Croisette, rend dingue les photographes.

Bardot fait déjà jeu égal avec les stars de l’époque. Kirk Douglas, séduit, tente de l’entraîner aux Etats-Unis. En coulisse, Vadim continue de la modeler et obtient enfin le droit de l’épouser en 1952. Elle vient d’avoir 18 ans.

Brigitte Bardot dans “Les Bijoutiers du clair de lune” (“The Night Heaven Fell”), réalisé par Roger Vadim. (GRAPHIC HOUSE / MOVIEPIX / GETTY IMAGES)

Et Dieu créa la femme, le premier film devant les caméras de son mari. Elle a 22 ans et c’est surtout aux Etats-Unis que le film fait scandale. Et Dieu créa Bardot, disent les Américains. La France s’empare ensuite du mythe de la petite Française. Une star mondiale vient de naître.

On est en 1958, Bardot devenue BB est l’incarnation de la femme libre. Un phénomène de mode. Toute une génération s’habille, se maquille et se coiffe comme elle. Tout lui réussit. Et c’est face à Jean Gabin dans le film En cas de malheur, qu’elle va révéler ses talents de comédienne.

Affiche de “Et Dieu créa la femme”, 1956. (LMPC / GETTY IMAGE)

En 1960, elle tourne son film préféré, La Vérité, mise en scène par Henri-Georges Clouzot, le récit d’un crime passionnel. C’est alors son incursion dans la Nouvelle Vague, avec Jean-Luc Godard et Michel Piccoli, qui va marquer la mémoire des cinéphiles. C’est le mythique Le Mépris à la Villa Malaparte, à Capri, et sa réplique  : “Tu vois mon derrière dans la glace ? -Oui. -Tu les trouves jolies, mes fesses ? -Oui… très”.

Les hommes se succèdent dans la vie de Bardot : Vadim, Trintignant, Charrier. Le mariage avec ce dernier (décédé en septembre 2025), son deuxième, ne durera pas longtemps mais elle aura de lui un enfant, Nicolas, qui sera élevé par son père. Bardot devient l’emblème de tous les Français en Marianne, avant de se retrouver vers la fin des années 1960, un nouveau Pygmalion en Serge Gainsbourg.

A l’occasion de la sortie de Viva Maria de Louis Malle avec Jeanne Moreau, elle dira d’elle : “La voir marcher, c’est comme écouter de la grande musique.” Suivra un nouveau mariage avec Gunter Sachs. Le couple affronte la foule hystérique du Festival de Cannes 1967. Une vie publique que Brigitte Bardot ne supporte plus.

Suivront quelques films improbables : Les Novices avec Annie Girardot, Les Pétroleuses avec Claudia Cardinale, Shalaco avec Sean Connery. Période dont il n’émerge qu’une jolie comédie de Michel Deville, L’Ours et la Poupée, où elle joue enfin la tendresse face à Jean-Pierre Cassel. Elle tourne enfin sous la direction de Nina Companeez et dépucelle le personnage de Francis Huster. Quand le film sort en 1973, personne ne sait encore que c’est son dernier. Elle a alors 39 ans et veut changer de vie.

Brigitte Bardot lors de la soirée de clôture du Festival de Cannes, le 13 mai 1967. (GILBERT TOURTE / GAMMA-RAPHO / GETTY IMAGES)

Le mythe de la plus belle femme du monde va continuer de cheminer dans la mémoire du cinéma. Mais c’est ailleurs qu’elle va interpréter le rôle qui lui tiendra le plus à cœur. C’est désormais à La Madrague, à Saint-Tropez, au milieu de ses chiens, que Brigitte Bardot lance ses nouvelles croisades pour la défense des animaux.

En 1977, elle dénonce le massacre des bébés phoques. Pour l’opinion, une nouvelle Bardot vient de naître. Un périple de cinq jours sur les glaces polaires du Canada aboutira à faire voter l’interdiction du commerce de leur fourrure. Mais la pression médiatique est trop forte, et BB n’est pas encore prise au sérieux.

Neuf ans plus tard, la voilà qui vend objets personnels, bijoux et souvenirs de son ancien métier. Trois millions collectés pour financer sa Fondation et mieux se consacrer à la sauvegarde de toutes les bêtes opprimées. Fondation à laquelle elle lègue également sa propriété. De l’abandon des animaux de compagnie à l’expérimentation animale en passant par la chasse aux tourterelles, elle sera de tous les combats. Mais, peu à peu, la jeune femme si libre des années 1950 a laissé la place à une femme de plus en plus conservatrice, voire réactionnaire.

En épousant Bernard d’Ormale, un industriel proche du Front national, elle montre sa proximité avec les idées de Jean-Marie Le Pen. La publication de ses Mémoires surprend par ses positions agressives, voire racistes. C’est d’ailleurs pour cela qu’elle sera condamnée en 2003, à la suite de ses déclarations sur l’abattage des moutons lors de la fête musulmane de l’Aïd-El-Kébir.

“La liberté, c’est d’être soi, même quand ça dérange”, proclame Brigitte Bardot en exergue d’un livre intitulé Mon BBcédaire (Editions Fayard), sorti en librairie le 1er octobre 2025, dans lequel elle donne son avis sur le monde. Du A d’abandon au Z de zoo, Brigitte Bardot écrit quelques lignes sur des mots choisis et des noms de lieux ou de personnalités qu’elle a connus. Dans l’érotisme, la comédienne voit des “jeux d’amour où tout est permis avec imagination, perversité trouble et coquinerie amoureuse”. La militante pour la cause animale juge que la France est “devenue terne, triste, soumise, malade, abîmée, ravagée, ordinaire, vulgaire…”. La droite est le “seul remède urgentissime à l’agonie de la France”, ajoute celle qui a revendiqué sa proximité avec Marine Le Pen.

En tant qu’actrice, protectrice des animaux ou citoyenne, Bardot s’est toujours exprimée avec la même liberté, au risque de faire scandale. C’est ce que l’on retiendra de sa vie.

Related Articles

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Back to top button