« J’ai pu commencer à respirer quand il a été capable de serrer ma main »

ST. PAUL – Atteint derrière la tête par un lancer, Cole Hutson était incapable de bouger lors des secondes suivant le choc. Terrifié, son grand ami Cole Eiserman a tenu son gant en lui demandant de serrer sa main.
Quand Hutson a été en mesure de le faire, Eiserman a ressenti un immense soulagement.
« Je n’étais plus un joueur de hockey à ce moment. J’ai pu commencer à respirer quand il a été capable de serrer ma main. Je lui ai dit que j’étais là pour lui peu importe ce qui allait arriver », a raconté Eiserman au lendemain de cet incident terrifiant.
Eiserman était encore émotif en parlant de la scène.
« Je le connais depuis qu’il était le petit ‘Hutty’. Il était très, très petit. Il est le même gars depuis qu’on a sept, huit ans. C’est une amitié qui durera pour la vie, il restera toujours l’un de mes meilleurs amis », a expliqué Eiserman.
Cole Hutson et Cole Eiserman Cole Hutson et Cole Eiserman (David Berding/Getty Images)
Malgré sa longue expérience, l’entraîneur américain, Bob Motzko, a également été envahi par les émotions.
« Voilà ce que les amis font. Ils sont des coéquipiers depuis plusieurs années. Cole (Eiserman) n’était pas sur la glace quand c’est arrivé, mais il s’est empressé d’aller le supporter. Les images veulent tout dire, on peut voir à quel point ils sont proches », a réagi Motzko.
Heureusement, Hutson a évité le pire. Transporté à l’hôpital, Hutson a reçu de bonnes nouvelles de la part des médecins et il a pu retrouver ses coéquipiers en fin de soirée.
« Il n’était que positif pour la suite et il avait un sourire au visage, c’était fascinant. Ça nous a fait du bien de le revoir », a confié Eiserman.
« Nous avons tous été ébranlés » – Cole Eiserman Cole Eiserman revient sur la blessure de Cole Hutson.
Ce sourire, Hutson ne l’avait pas perdu dimanche matin alors qu’il a déjeuné avec ses coéquipiers.
Hutson sera évalué quotidiennement alors que les États-Unis joueront leur prochaine rencontre, lundi, contre la Slovaquie. Un retour au jeu, mercredi, contre la Suède pourrait sembler plus réaliste à première vue, mais la prudence sera de mise.
Au plan collectif, l’importance de Hutson est indéniable. L’an dernier, il avait joué un rôle crucial vers la conquête américaine de l’or avec 11 points en 7 matchs.
« C’est notre dernière année à ce tournoi, il peut accomplir de grandes choses. On espère qu’il pourra jouer. En attendant, il veut qu’on obtienne du succès. Mais on le supporte et c’est tout ce qui compte », a prononcé Eiserman alors que les États-Unis rêvent d’accomplir un triplé devant leurs partisans.
« C’est l’un des meilleurs défenseurs au monde. Le fait qu’il soit de retour avec nous, c’est un soulagement. Il sera une inspiration pour le reste de l’équipe dans le sens de ‘continuez et je serai de retour bientôt’ », a observé son entraîneur.
Pour l’instant, l’équipe américaine, qui a perdu de gros morceaux, n’a pas affiché son rendement optimal.
« On va prendre chaque source de motivation car tous les pays seront confrontés à de l’adversité dans ce tournoi. C’était peut-être notre moment d’adversité, il faut composer avec cette épreuve », a noté Motzko.
Cole Hutson, le grincheux, Lane et son cœur d’enfant
Il aurait été difficile de ne pas parler de Lane Hutson avec Cole Eiserman qui connaît très bien cette famille. Voici sa manière savoureuse de comparer Lane à son frère Cole.
« Ils sont plutôt différents, Cole est plus grincheux, mais ça fait partie du personnage, tandis que Lane a un cœur d’enfant. Il adore le hockey et jouer. Les deux sont amusants à leur façon », a résumé Eiserman.
Ainsi, Eiserman n’était nullement surpris de voir les images de Lane Hutson qui s’amusait sur une patinoire extérieure de Montréal avec des enfants.
« C’est exactement Lane, il va patiner n’importe où. S’il y a une patinoire, il sera là. »




