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Une centaine de cadres de plus à Santé Québec malgré la promesse d’en réduire le nombre

Même si la patronne de Santé Québec, Geneviève Biron, avait promis de réduire le nombre de cadres de 20%, il a plutôt bondi de près de 40% depuis mars dernier.

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Le nombre de cadres qui travaillent au siège social de la société d’État est passé de 258 à 357 entre le 31 mars et le 25 novembre derniers, selon des chiffres obtenus par Le Journal.

En incluant les prêts de service, le total passe à 383 cadres.

Parmi ces nombreux cadres au siège social, 162 ont été transférés depuis le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS).

Un constat qui tranche avec la promesse faite à la fin mars par la présidente-directrice générale Geneviève Biron, qui avait assuré que le nombre de gestionnaires serait amputé de 20%, notamment en raison de l’abolition d’une vice-présidence exécutive.


DIDIER DEBUSSCHERE/JOURNAL DE QUEBEC

Ces compressions avaient été annoncées après des commentaires formulés par le ministre de la Santé, Christian Dubé, qui avait fait part de son «inconfort» devant l’organigramme de l’agence.

Commande du ministre

Le ministre réagissait alors à une compilation faite par Le Journal qui révélait que le nombre de fonctionnaires avait bondi à la tête du réseau de la santé depuis la création de Santé Québec.

«Je veux une petite équipe agile qui est capable de se revirer rapidement», avait-il alors demandé.

• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l’émission de Mario Dumont, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

«C’est un peu surprenant qu’on n’ait pas exécuté cette demande [du ministre] et qu’au contraire on ait augmenté le personnel, observe pour sa part Régis Blais, professeur titulaire à l’École de santé publique de l’Université de Montréal. En même temps, ce n’est pas tout à fait surprenant parce qu’on est en train de dédoubler le ministère.»

Selon lui, un flou persiste entre les responsabilités de Santé Québec et celles du ministère.


Régis Blais est professeur à l’École de santé publique de l’Université de Montréal, au département de gestion, d’évaluation et de politique de santé.


Photo fournie par Régis Blais

«Le propre des organisations, c’est de grossir, surtout quand les responsabilités ne sont pas clairement tranchées», souligne-t-il.

Postes bien rémunérés

De son côté, le ministère confirme avoir retranché cinq cadres entre avril et novembre 2025. Près d’une cinquantaine ont été coupés depuis avril 2024.

«Une centaine de [cadres] plus d’un bord, et l’on réduit de 50 [cadres] de l’autre. Alors, est-ce qu’on a gagné quelque chose? Est-ce qu’on a été plus efficient? Est-ce qu’on fait des économies?» se demande Régis Blais.

Il rappelle que ces postes à la tête de Santé Québec sont très bien rémunérés.

• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l’émission d’Isabelle Maréchal, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

Selon des données publiées en réponse à une demande d’accès à l’information, les salaires varient entre 102 700$ pour un directeur de bureau et plus de 420 000$ pour un vice-président.

«Le siège social de Santé Québec est une société d’État jeune et toujours en construction, ce qui implique que les équipes étaient encore en train de se constituer», fait valoir Santé Québec pour expliquer l’évolution du nombre de cadres.

On explique également qu’un poste de vice-président exécutif et trois postes de vices-présidents adjoints ont été abolis au siège social. À l’échelle du réseau de la santé, le nombre de cadres est passé de 12 624 à 12 463 en un an.

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