Il y a à peine quatre ans, à l’automne 2021, Jacob Fowler n’était même pas encore à un stade de son développement qui lui permettait d’évoluer dans la USHL, plus haut circuit junior aux États-Unis.
Non seulement Fowler évoluait-il au niveau U18 AAA, mais le gardien avait également été ignoré lors du repêchage de la USHL. C’était plutôt une invitation au camp des Phantoms de Youngstown qui lui avait permis de convaincre l’équipe pour signer un contrat comme joueur affilié de la formation.
Fowler a utilisé les cinq saisons suivantes pour dominer à tous les niveaux dans lesquels il a évolué et le voilà maintenant rappelé par les Canadiens de Montréal pour la première fois de sa carrière.
Au cœur des insuccès des gardiens des Canadiens, les dirigeants du Tricolore semblent visiblement à la recherche d’un électrochoc et les performances de l’espoir du CH lui ont permis de mériter ce rappel.
Fowler ne s’amène certainement à Montréal comme un sauveur et rien ne garantit que ce passage dans la LNH soit long, mais s’il est en uniforme pour défendre la cage des Canadiens contre les Penguins de Pittsburgh jeudi, il deviendra le deuxième gardien de la cuvée de 2023 à jouer dans la LNH, après Thomas Milic.
« Fowler n’arrive pas ici comme un sauveur » Point de presse de Martin St-Louis après l’entraînement des Canadiens au lendemain du cuisant revers face au Lightning.
Un parcours plus atypique
Maintenant perçu par plusieurs experts comme un des espoirs les plus prometteurs de la LNH chez les gardiens de but, Fowler n’a pourtant pas connu le cheminement habituel d’un des meilleurs espoirs américains.
Alors que tous les meilleurs joueurs américains sont généralement appelés à évoluer avec le Programme de développement américain, Fowler prend plutôt le chemin de la USHL avec les Phantoms.
Il obtient d’ailleurs l’appel de Youngstown en janvier 2022, après avoir dominé les rangs U18 AAA avec le programme de South Kent School en début de saison.
Après une vingtaine de matchs et un impressionnant dossier de 11-4-1 à sa première campagne dans la USHL, Fowler amorce la saison suivante comme gardien no 1 des Phantoms et il prend la décision de s’engager avec Boston College pour son parcours collégial dans la NCAA la saison suivante.
La deuxième et dernière campagne de Fowler dans la USHL est encore plus spectaculaire que la première : un dossier de 27-9-3 en 40 matchs, une moyenne de buts alloués de 2,28 et une efficacité de ,921.
Les prouesses de Fowler lui permettent rapidement de devenir le gardien avec le plus de jeux blancs dans l’histoire des Phantoms et Fowler apparaît au cinquième rang des espoirs chez les gardiens de but en Amérique du Nord, selon la liste finale de la Centrale de recrutement de la LNH.
Fowler termine son parcours dans la USHL en grand, en menant les Phantoms à la première Coupe Clark de leur histoire avec une fiche de 8-1-0, une moyenne de buts alloués de 1,36 et une efficacité de ,952 pendant les séries.
Son passage dans la USHL est couronné par le titre de gardien de l’année et par le titre de ‘MVP’ de la finale des séries de 2022-2023.
Avant de concentrer ses efforts sur ses débuts dans la NCAA, Fowler est repêché par les Canadiens au troisième tour de l’encan de la LNH en juin 2023. Il n’est d’ailleurs que le deuxième gardien sélectionné dans les trois premiers tours d’un repêchage par le Tricolore depuis Carey Price, après Zachary Fucale (2e tour, 2013).
Poursuivre le travail dans la NCAA et la LAH
Tout droit sorti de la USHL, Fowler poursuit son développement dans la NCAA avec les Eagles de Boston College, une formation qui regorge de talent avec notamment Will Smith, Ryan Leonard, Cutter Gauthier et Gabe Perreault.
Fowler attire les regards des partisans des Canadiens dès sa première saison, en présentant des statistiques dignes des meilleurs gardiens du hockey collégial américain. Fowler se mérite d’ailleurs une nomination pour le Prix Mike Richter, remis au gardien de but par excellence de la NCAA en division 1.
L’honneur n’est finalement pas attribué à Fowler, mais le gardien brille lors des éliminatoires pour mener les Eagles jusqu’à la finale du Frozen Four, où ils s’inclineront ensuite 2-0 en finale contre Denver.
Cette année-là, même Hockey USA a reconnu son excellence en lui attribuant un poste avec les États-Unis pour le Championnat du monde de hockey junior 2024. Fowler n’a pas disputé les matchs de demi-finale et de finale, mais il a tout de même été d’office pour trois duels, en route vers la médaille d’or.
La saison 2024-2025 a certainement été la plus grande de sa jeune carrière. Grâce à un dossier de 25-7-2, une moyenne de buts alloués de 1,63 et un taux d’efficacité de ,940 en 35 rencontres, il reçoit le Prix Mike Richter et il fait partie de la première vague de nominations pour le trophée Hobey Baker.
À sa sortie des rangs collégiaux au début avril, Fowler appose sa signature à un premier contrat professionnel et il rejoint ensuite le Rocket pour la fin de la saison. Il remporte son premier match en n’accordant qu’un seul but sur 26 lancers, puis Fowler devient vite l’homme de confiance du Rocket pour les éliminatoires.
Malgré quelques bonnes performances, Fowler est incapable de mener Laval jusqu’en finale et les hommes de Pascal Vincent chutent contre les Checkers de Charlotte en finale de l’Est.
Les dernières années ont toutefois été assez convaincantes : Fowler sera l’homme de confiance du Rocket en 2025-2026.
Le cerbère de 20 ans est au sommet de la LAH pour les victoires (10) et les jeux blancs (3), en plus d’être au cinquième rang pour la moyenne de buts alloués (2,09) et l’efficacité (,919) parmi les gardiens avec au moins 10 matchs disputés.
Ne reste qu’à voir ce qu’il pourra réaliser dans la LNH, s’il dispute bel et bien un match cette semaine.
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