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Masterchef Québec : une expérience «unique»

S’il était déjà, à l’époque, un grand fan d’émissions de cuisine comme Masterchef Australie, il ne s’imaginait pas participer un jour à la mouture québécoise de cette compétition culinaire… et surtout pas la remporter.

Même plusieurs semaines après la fin des tournages, le grand gagnant de Masterchef Québec — saison 3 – a d’ailleurs toujours de la difficulté à réaliser sa victoire, qui s’est officialisée dimanche lors de la grande finale diffusée sur les ondes de TVA.

«L’aventure, c’était comme un rêve. Je savais que je l’avais faite, mais je ne le réalisais pas jusqu’à ce que j’écoute réellement l’émission. De défi en défi, de semaine en semaine, je revivais les mêmes émotions et je me disais: “eille! J’ai vraiment vécu ça”», raconte Samuel Boisvert, en entrevue au Soleil.

L’aventure Masterchef, il estime donc l’avoir vécue deux fois: en personne, dans les studios de l’émission, puis en se regardant à la télévision. Une expérience «unique» pour le trentenaire qui n’avait jamais flirté avec le feu des projecteurs.

«Je suis fier parce que je me suis permis d’être moi-même et de vivre mes émotions à 100 % avec une transparence totale», ajoute le candidat originaire de l’Estrie.

Ce dernier a effectivement laissé couler quelques larmes tout au long de la saison. Qu’il réussisse un bon plat, reçoive des commentaires élogieux de la part de chefs réputés… ou qu’il remporte le titre de «masterchef».

«Il y a plusieurs fois dans ma vie où j’ai commencé des projets que j’ai un peu abandonnés. Je me suis mis des bâtons dans les roues. Je ne suis pas allé au bout de ce que je voulais. […] Pour Masterchef, je me suis dit: non! Je le pousse jusqu’à la fin. Je le vis et, les défaites, je les laisse derrière moi», partage le jeune homme, fier de la persévérance dont il a fait preuve au fil de la compétition.

Masterchef Québec fait partie de ces émissions qui semblent remuer beaucoup de choses chez leurs participants. Une facette peut être difficile à saisir pour les téléspectateurs qui sont confortablement assis sur leur divan. Mais, il ne faudrait surtout pas sous-estimer le pouvoir d’évocation de la nourriture.

«[Pour moi], ça jouait beaucoup sur la famille. La nourriture, c’est notre premier point d’ancrage avec notre famille», témoigne Samuel, qui a d’ailleurs eu l’occasion de cuisiner avec son frère pendant la compétition.

Célébrer la Gaspésie

Stefano Faita, Martin Picard ainsi que les trois juges invités, Marina Orsini, Jonathan Garnier et Chuck Hughes, ont visiblement très bien mangé lors de la grande finale.

Première finaliste, Charlotte Verdier a livré un menu «cohérent», selon les chefs. L’entrepreneure de 26 ans s’est mise elle-même au défi en osant avec des techniques qu’elle ne maîtrisait toutefois pas complètement.

En entrée, la jeune femme a notamment livré des pétoncles qu’elle a nettoyés elle-même afin de réutiliser leur corail et leur coquille. Elle s’est ensuite lancée dans la fabrication de ravioles, servies sur un consommé au yuzu et accompagnées d’un tartare de langoustine. Et en finale? La talentueuse cuisinière a offert une «déclinaison de fraises»: confites au basilic, intégrées dans un coulis au balsamique, puis mélangées dans un sorbet au champagne.

«On ne gagne pas une finale en restant dans sa zone de confort», lancera d’ailleurs la candidate enjouée, lors de l’émission.

De son côté, malgré son amour pour les saveurs asiatiques, Samuel souhaitait mettre de l’avant le terroir québécois, dont celui de la Gaspésie. Un coin de pays qui lui est cher et qu’il connaît bien après y avoir habité et travaillé par intermittence pendant trois ans.

«J’avais vraiment un message à transmettre avec ce menu-là. Je voulais vraiment faire comprendre que le terroir du Québec a sa place, qu’il y a moyen de cuisiner de la gastronomie fine avec [ces ingrédients-là]», explique celui qui travaille notamment en stratégie marketing chez Leucan.

Il a ainsi ouvert le bal avec un morceau de poisson méconnu, le collier de flétan, accompagné d’une sauce «style quiaude». Une soupe gaspésienne traditionnellement cuisinée avec les retailles de poisson.

Son plat principal à base de longe de cerf mettait quant à lui de l’avant différentes épices boréales ainsi que la chicoutai ou encore le brocoli d’asclépiade.

Inspiré par la tarte à la lime, le cuisinier a finalement conclu son menu avec une tarte à l’argousier couronnée d’une meringue au mélilot.

«J’avais vraiment envie que mon menu parle de l’histoire du Québec et de sa gastronomie, qu’il lui fasse honneur. Il y a tellement de beaux produits indigènes ici. C’est hallucinant. C’est un savoir qu’on ne met pas assez de l’avant», estime le passionné de cuisine.

S’il ne sait pas encore tout à fait «les surprises» que l’avenir lui réserve, Samuel Boisvert souhaite cependant donner envie au public de découvrir et de cuisiner ces ingrédients, notamment via sa page Soif de bouffe, sur les réseaux sociaux.

«On est fiers au Québec de ce qu’on a. Il y a déjà plusieurs restaurateurs [et entrepreneurs] qui mettent nos produits de l’avant, mais je pense qu’il est temps qu’on pèse sur l’accélérateur», estime celui qui souhaite conquérir les papilles d’ici… et plus loin encore!

D’ici là, il invite ceux qui hésitent à s’inscrire à Masterchef Québec: «Foncez! […] Oui, ça fait peur parce que c’est quelque chose de gros. Mais, peu importe ce qui se passe, on peut juste grandir de cette aventure-là.»

Masterchef Québec sera de retour, l’automne prochain, pour une quatrième saison. Les personnes intéressées peuvent s’inscrire directement via le site web de l’émission.

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