Course à la chefferie du PLQ | Karl Blackburn passe son tour

(Québec) Karl Blackburn passe son tour : il ne sera pas candidat lors de la prochaine course à la chefferie pour succéder à Pablo Rodriguez à la tête du Parti libéral du Québec. Il ouvre la porte à un couronnement de Charles Milliard, qui estime que cette décision met « fin aux divisions » du parti.
Publié à
14 h 19
Mis à jour à
15 h 11
« Après mûre réflexion, j’ai pris la décision de ne pas être candidat […]. J’annonce également que je ne serai pas candidat à l’élection générale de 2026 », a-t-il indiqué dans un message sur les réseaux sociaux. L’ex-président du Conseil du patronat a expliqué que sa « réflexion est animée par le désir de contribuer à la société québécoise et de le faire autrement que par la politique partisane ».
M. Blackburn a dit vouloir se consacrer à des projets « structurant pour l’économie », des mandats professionnels, et il a souligné son désir de participer à des émissions d’actualité pour « réfléchir et débattre ».
Le retrait de sa candidature pave la voie à un couronnement de Charles Milliard, avec qui il a croisé le fer lors de la dernière course à la chefferie. M. Milliard avait terminé deuxième derrière Pablo Rodriguez au second tour, en juin dernier.
M. Milliard affirme même que le retrait de la candidature de M. Black Burn met « fin aux divisions au PLQ ». « Je le remercie pour son appel chaleureux, honnête et en droite ligne avec les intérêts de notre parti. Nos adversaires devraient prendre note de ce qui vient de se passer », a-t-il écrit sur sa page Facebook.
L’absence d’une course n’était cependant pas le souhait exprimé par plusieurs élus et ex-élus du PLQ, qui disaient vouloir profiter d’une course à la chefferie pour mettre en valeur des propositions politiques, à quelques mois des élections générales de 2026.
« Ça prend une course, et ça prend une course rapidement. Je suis habitée par un sentiment d’urgence », disait la leader parlementaire du PLQ, Michelle Setlakwe, qui a été coprésidente de la campagne de Pablo Rodriguez.
« Je pense qu’on n’aura pas le choix d’avoir une course », disait de son côté la députée Madwa-Nika Cadet, qui a soutenu Charles Milliard lors de la dernière course. « C’est sûr que ça vient avec des risques, que l’on continue d’être divisés, mais en même temps, ça [donne] plus de légitimité au chef », explique celle qui croit toujours que M. Milliard serait « un choix extraordinaire ».
PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, ARCHIVES COLLABORATION SPÉCIALE
Charles Milliard
En plus du risque de division, l’ex-chef par intérim du parti et ex-ministre Pierre Arcand a toutefois souligné qu’une course est coûteuse. « Il y a une chose à toujours garder en tête : une course, c’est beaucoup d’argent. C’est beaucoup d’argent pour le parti, c’est beaucoup d’argent pour les candidats. Est-ce qu’on veut vraiment se lancer là-dedans ? Ça se peut que la réponse soit oui, mais ça veut dire qu’on va solliciter les militants pour une campagne au leadership, puis les solliciter à nouveau pour la campagne électorale. On doit en tenir compte », disait-il.
L’exécutif du Parti libéral se réunira dimanche pour « discuter des prochaines étapes » sur le choix d’un nouveau chef, a indiqué le porte-parole Maxime Doyon. Il a deux choix devant lui. Le premier est d’utiliser la clause « Joe Biden » pour couronner M. Milliard, mais ce n’est pas le choix le plus probable selon nos informations.
Le parti pourrait plutôt annoncer rapidement, avant Noël, le cadre d’une course à la chefferie, en incluant des règles plus strictes pour écarter les candidatures avec un niveau d’organisation moins élevé. Dans les faits, Charles Milliard se retrouve tout de même en position de favori, et pourrait être le seul à déposer sa candidature.
Par ailleurs, l’exécutif libéral a désigné Marc Tanguay comme chef intérimaire du Parti libéral, d’ici à ce que le parti se choisisse un nouveau chef pour remplacer Pablo Rodriguez. Il avait déjà occupé cette fonction de 2022 à 2025.
Lisez l’article « Marc Tanguay est nommé chef intérimaire »
M. Tanguay « possède une connaissance approfondie des instances militantes, qu’il conjugue à près de 14 ans d’expérience parlementaire ».
En acceptant ce rôle, il renonce ainsi à se porter candidat pour être aspirant premier ministre. « C’est, encore une fois, à titre de chef intérimaire que je pourrai servir », a-t-il indiqué. « Plus que jamais, notre grand parti doit retrouver sa capacité d’action et incarner le progrès », a-t-il ajouté.




