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La Presse à Washington | Mark Carney repartira de Washington « très content », lance Trump

(Washington) Y a-t-il odeur d’entente commerciale entre le Canada et les États-Unis ? Le président Donald Trump a suggéré que Mark Carney repartira de Washington « très content » alors que ce dernier promet des milliards en investissements canadiens aux États-Unis.


Publié à 11 h 55

Mis à jour à 14 h 31

« Je pense que les Canadiens, ils vont nous aimer à nouveau », a lancé le président Trump dans le bureau Ovale de la Maison-Blanche, sourire en coin.

Sans entrer dans les détails des négociations, le président américain a indiqué que les deux pays vivaient certains conflits qui devront être résolus avant qu’une entente ne survienne. Le président s’est ensuite ravisé à la suggestion de son homologue canadien pour parler de « concurrence ».

PHOTO EVELYN HOCKSTEIN, REUTERS

Mark Carney et Donald Trump, dans le bureau Ovale

Le président demeure insatisfait de la concurrence canadienne dans les secteurs de l’automobile et de l’acier. Mais les deux pays se parlent comme en font foi les nombreux délégués canadiens et américains présents dans le bureau Ovale et durant le déjeuner de travail que le président a organisé.

Dans la salle, le premier ministre Carney était notamment accompagné de ses ministres des Affaires étrangères, Anita Anand, du Commerce Canada – États-Unis, Dominic LeBlanc, de l’Industrie, Mélanie Joly, et de l’Énergie, Tim Hodgson.

M. Trump était flanqué de son vice-président J.D. Vance, du secrétaire d’État, Marco Rubio, du secrétaire au Commerce, Howard Lutnick, et de l’ambassadeur des États-Unis au Canada, Pete Hoekstra.

Mark Carney a déclaré durant la rencontre médiatique que le Canada pourrait investir « probablement 1 trillion de dollars au cours des cinq prochaines années » aux États-Unis, « si nous obtenons l’accord que nous espérons obtenir ».

Le Canada, a-t-il noté, a investi environ 500 milliards de dollars aux États-Unis dans les cinq dernières années, soit le plus grand investisseur étranger au pays. Ces investissements seraient multisectoriels, selon le bureau du premier ministre.

« Il y a des domaines où nous sommes en concurrence, et c’est dans ces domaines que nous devons parvenir à un accord qui fonctionne, mais il y a davantage de domaines où nous sommes plus forts ensemble, et c’est sur cela que nous nous concentrons », a dit M. Carney, devant le regard approbateur de son homologue.

« Et nous allons obtenir le bon accord », a conclu le premier ministre canadien.

« Un bon gars »

À ce jour, aucun accord formel n’a été conclu. De quel type d’accord est-il question ? Difficile à dire puisque le Canada, les États-Unis et le Mexique doivent renouveler leur accord commercial en 2026.

N’empêche le gouvernement canadien souhaite conclure une entente commerciale et de sécurité avec son voisin du sud depuis des mois. Il s’agit d’une promesse du gouvernement libéral que M. Carney n’a pu livrer à ce jour.

« Nous pourrions renégocier, ce qui serait une bonne chose, ou nous pourrions simplement conclure d’autres accords. Nous avons le droit de conclure d’autres accords. Nous pourrions conclure des accords plus avantageux pour les particuliers », a dit M. Trump.

« Ça m’est égal, a-t-il ajouté. Je veux exploiter tout le potentiel de ce pays, tout en gardant à l’esprit le Canada. »

Le ton du président était des plus positifs à l’endroit de son homologue et des Canadiens. Qualifiant Mark Carney de « dirigeant de classe mondiale », il a dit de lui qu’il est « un homme qui sait ce qu’il veut ».

« C’est un bon gars, il fait un super travail et il est un excellent négociateur », a dit M. Trump alors que M. Carney semblait soulagé par ces bons mots.

Alors, pourquoi ne pas conclure une entente ? a demandé un reporter dans le bureau ovale. « Parce que je veux être un bon gars aussi », a rétorqué M. Trump.

Il s’agit de la deuxième visite de Mark Carney à Washington depuis son élection en avril dernier. Le premier ministre était sorti de la Maison-Blanche indemne après son premier entretien avec le président.

Les attentes des Canadiens sont élevées à l’égard du premier ministre qui tente de « bâtir une nouvelle relation économique et de sécurité avec les États-Unis ».

Or, son homologue a imposé de multiples tarifs sur des produits canadiens et cela a de lourdes conséquences économiques au pays. D’ailleurs, les partis d’opposition ont commencé à remettre en cause les capacités de négociateur de M. Carney, qui avait promis une nouvelle entente économique et de sécurité durant l’été.

Un accord avec le Canada inclurait des éléments sur les produits laitiers, dit Trump

Le président américain Donald Trump affirme qu’un éventuel accord commercial entre les États-Unis et le Canada inclura des éléments sur les produits laitiers.

« Une entente inclurait les produits laitiers. Ça va tout inclure », a dit mardi le locataire de la Maison-Blanche dans le bureau ovale, aux côtés du premier ministre Mark Carney.

Le Parlement canadien a adopté en juin un projet de loi bloquiste qui vise à garder intact, dans toute négociation commerciale, le système de gestion de l’offre qui limite notamment les importations américaines de produits laitiers.

Un article publié la semaine dernière par le Globe and Mail a ravivé des inquiétudes du Bloc québécois quant à des brèches indirectes qui pourraient être faites à ce système.

Le quotidien torontois a rapporté, en citant des sources anonymes, que le gouvernement canadien considère des changements afin de permettre à davantage de produits laitiers américains de se retrouver sur des tablettes d’épiceries au Canada.

La Presse Canadienne

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