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Alouettes de Montréal | Geoffrey Cantin-Arku, le capitaine sans « C »

Geoffrey Cantin-Arku célébrait, jeudi, son 27e anniversaire de naissance. « Birthday boy », comme ses coéquipiers des Alouettes de Montréal l’ont surnommé tout au long de l’entraînement, avait cependant une autre raison de célébrer à quelques jours d’amorcer la dernière étape de la saison.


Publié à 7 h 00

Le 2 octobre, la Ligue canadienne de football (LCF) a dévoilé la liste des finalistes à l’obtention du trophée des Anciens Combattants Jake-Gaudaur. Une distinction décernée chaque année depuis 2010 à un joueur canadien qui se distingue par sa force, sa persévérance, son courage, sa camaraderie et son implication communautaire. Cette année, Cantin-Arku est le joueur en nomination chez les Alouettes.

« Je ne savais pas que ce trophée existait, a avoué le Québécois en entrevue avec La Presse, mais c’est un bel honneur. »

Le gaillard de 6 pi 4 po et 230 lb a perdu son père à 1 an. Il a grandi sur la Rive-Sud de Québec avec sa mère, ses deux frères et sa sœur dans un milieu modeste. Habité d’une grande résilience, Cantin-Arku a gravi les échelons petit à petit en rêvant un jour de jouer dans la NFL. Il a étudié à l’Université de Syracuse et joué devant des dizaines de milliers de personnes à l’Université de Memphis. Il a tenté sa chance au camp d’entraînement des Dolphins de Miami avant d’être retranché. Il a été en pourparlers avec les Raiders de Las Vegas, mais un changement de direction a chamboulé les plans.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

Geoffrey Cantin-Arku (à droite) et Lorenzo Burns

Premier choix des Alouettes au repêchage de 2024, le secondeur dispute sa deuxième saison avec l’équipe de son enfance. Et entre sa première et sa seconde saison, il a créé l’Académie GCA, un camp d’entraînement organisé dans sa ville natale de Charny pour permettre aux jeunes joueurs de la région de réaliser leur rêve de jouer au football tout en poursuivant leurs études.

Entre les entraînements et les réunions d’équipe, Cantin-Arku fait du bénévolat à la Mission Bon Accueil pour venir en aide aux personnes vulnérables. Il s’implique également au sein d’un organisme visant à sensibiliser la population face à l’insécurité alimentaire.

Avec le temps, Cantin-Arku s’est imposé comme un membre important des Alouettes. Toujours l’un des premiers joueurs à se pointer aux entraînements, il est devenu un ambassadeur pour l’équipe, comme en témoignent ses nombreuses présences dans la sphère médiatique montréalaise. Rapidement, il s’est fait une place parmi les leaders de cette formation.

« Je ne suis pas parfait, mais je me donne toujours corps et âme pour l’organisation, a-t-il suggéré. Je suis content d’être nommé, mais je ne joue pas au football pour les honneurs individuels. »

La progression

Cantin-Arku n’a jamais raté un match depuis qu’il est un membre des Alouettes. Et cette saison, le secondeur a pris « un autre step ».

Si la tendance se maintient au cours des trois derniers matchs de la saison, il terminera sa deuxième année chez les professionnels avec plus de plaqués, plus d’interceptions et plus d’échappés provoqués. « C’est vraiment grâce à la compréhension du système de jeu. J’arrive à être constant, je rate rarement mes plaqués. Je ne suis pas toujours sur le terrain, donc c’est plus difficile de se démarquer. » En effet, le Québécois partage du temps de jeu avec ses coéquipiers Najee Murray et Tyrell Richards.

« Mais je connais mes responsabilités, ajoute Cantin-Arku, et je tiens à faire remarquer ma présence chaque fois que je suis sur le terrain. Mes coéquipiers comptent sur moi et les coachs savent qu’ils peuvent me faire confiance. »

D’ailleurs, le coordonnateur défensif Noel Thorpe n’a pas tari d’éloges à l’égard de son jeune joueur. « Il est tellement polyvalent. On peut le faire jouer dans toutes les situations. Et il comprend tellement bien le jeu. Il est aussi plus à l’aise dans cette ligue et ce système. »

[Geoffrey] a le talent pour être efficace sur le terrain. Sur la ligne de mêlée, en retrait, en pression ou en couverture, il peut faire un tas de trucs et il les fait bien.

Noel Thorpe, coordonnateur défensif des Alouettes de Montréal

Malgré sa progression, Cantin-Arku est en voie de récolter moins de sacs du quart que l’an passé. Avec deux sacs au compteur, il lui en manque trois pour égaler sa production de 2024.

« C’est sûr que les sacs, c’est toujours le fun. J’ai moins de sacs, mais j’ai plus de pression sur le quart. Et je peux te dire que cette année, trois ou quatre fois, j’avais le sac, mais [Tyrice] Beverette ou [Isaac Adeyemi] Berglund sont arrivés aussi en même temps, dit-il en riant. Ce sont des statistiques qui sont plaisantes à voir, mais si l’équipe gagne, que j’aille zéro, deux ou cinq sacs, je vais bien dormir. »

PHOTO JON BLACKER, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Geoffrey Cantin-Arku (à droite)

Cette dernière phrase rejoint ce que Thorpe a décrit comme la plus grande qualité de Cantin-Arku : « Il pense à l’équipe en premier. Avec lui, c’est l’équipe, l’équipe, toujours l’équipe. »

L’autre aspect du jeu

Grâce à sa vitesse et à sa robustesse, Geoffrey Cantin-Arku est également employé sur les unités spéciales, surtout sur les retours de bottés.

« Il a pris une coche en général, mais sur les unités spéciales, c’est une menace. Il est craint, a témoigné l’entraîneur Byron Archambault. Il communique beaucoup et il est fort. Il a un bon flair pour trouver le ballon. Ce n’est pas pour rien qu’on l’a repêché en première ronde. Il dominait à l’université. Il est plus utilisé en défense, mais tout ce qu’il va pouvoir me donner sur les unités spéciales, je vais le prendre. »

Inversement, tant qu’Archambault aura besoin de lui, Cantin-Arku ne se fera jamais prier pour combler les besoins de l’équipe dans cette phase névralgique du jeu.

« C’est là qu’on a besoin de nos meilleurs joueurs. C’est là que tu peux faire une différence entre les bons joueurs et les très bons joueurs. »

PHOTO JOSIE DESMARAIS, ARCHIVES LA PRESSE

Geoffrey Cantin-Arku

Cantin-Arku, comme les autres joueurs des unités spéciales, sacrifie son corps pour empêcher la moindre progression de l’équipe adverse sur le terrain. Jouer dans cette phase du jeu prouve deux choses, selon le secondeur. D’abord, « que tu es un joueur important pour l’organisation ». Ensuite, « que tu peux aider l’équipe de différentes façons ».

Et pour lui, c’est tout ce qui compte.

Les Alouettes de Montréal affronteront le Rouge et Noir d’Ottawa ce lundi à 13 h au stade Percival-Molson. Le match sera présenté à RDS.

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