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«Ça fait deux jours que je dors dans le parc comme un chien»: une trentaine de locataires, dont des familles avec enfants, à la rue après un incendie à Montréal

Une trentaine de locataires de Montréal, dont plusieurs familles avec des enfants en bas âge, sont à la rue depuis plus d’une semaine en attendant de l’aide à la suite d’un incendie dans leur immeuble.

«On ne sait plus quoi faire! Mes enfants se posent beaucoup de questions, ils veulent rentrer à la maison, mais je commence à craindre que ça n’arrivera jamais», déplore Sofiane Chili, un résident évacué.

Depuis le 22 septembre dernier, le père de famille, sa femme et leurs sept enfants vivent dans un motel de Saint-Laurent pour demeurer près de leurs écoles respectives.

«On fait ce qu’on peut, on a dû racheter beaucoup de choses, dont des vêtements, mais on espère encore pouvoir être relocalisés ici. Je me suis rendu à la mairie [mardi] matin et je voulais même m’adresser à la députée de Saint-Laurent [dont le bureau est situé en face]», explique-t-il. 

Laissés à eux-mêmes

Des témoignages comme le sien, Le Journal en a récolté plusieurs en allant à la rencontre de 31 résidents de l’immeuble situé au 1520, rue Décarie, dans l’arrondissement de Saint-Laurent, qui attendent d’être pris en charge.

«Je dois dormir dans ma voiture. Heureusement, les enfants et ma femme restent chez des amis, mais il n’y a pas assez de place pour nous tous», explique Albert Seth Nsongo, père de quatre enfants.


Albert Seth Nsongo, qui vit dans le logement depuis neuf ans, avec son fils Eke Rykiel Nathan, 12 ans, Oscar Ete Yvan, 15 ans, ainsi que leur mère, Francine Nsongo, et les petits Gabiel (5 ans) et Luca (3 ans). La famille vit présentement chez des amis, alors qu’Albert Seth Nsongo dort dans sa voiture.


Photo Marianne Langlois

Si la majorité des locataires ont trouvé refuge chez des proches, d’autres n’ont pas cette chance.

«Ça fait deux jours que je dors dans le parc comme un chien. Je suis désespéré, je ne sais pas ce que je vais faire pour m’en sortir, je suis déjà endetté», a laissé tomber avec émotion Andrian Frunze, un sinistré.


Andrian Frunze, l’un des locataires du logement sur la rue Décarie dans Saint-Laurent, qui est touché par un incendie ayant mis à la rue plusieurs résidents. Faute de logement, l’homme a dû passer deux nuits à dormir sur un banc de parc.


Photo Marianne Langlois

L’homme de 54 ans, qui travaille dans une usine de carton dans l’arrondissement, a même dû être mis en arrêt de travail à cause du stress causé par l’événement.

«Je n’aurais jamais pensé que ça puisse m’arriver. J’ai contacté mon propriétaire, le 311, personne ne peut m’aider. On m’envoie d’un côté à l’autre», avoue celui qui espère au minimum pouvoir aller chercher des effets personnels dans son logement.

Nombreux questionnements

Pour le Comité logement Saint-Laurent, difficile de comprendre comment ces personnes peuvent se retrouver laissées à elles-mêmes.


Quelques-uns des 31 locataires qui n’ont pas de toit sur la tête depuis le 22 septembre dernier. Plusieurs sont présentement chez des amis.


Photo Marianne Langlois

«Nous ne savons plus quoi faire, les locataires souhaitent avoir un toit sur la tête et demeurer dans leur quartier», dénonce Maria Vasquez, directrice générale du Comité logement Saint-Laurent.

Contactée à ce sujet, la Ville de Montréal a confirmé que «l’Office municipal d’habitation de Montréal (OMHM) est présentement en contact avec plusieurs ménages et que «des démarches auprès du propriétaire de l’immeuble ont également été mises en branle».

• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l’émission d’Isabelle Maréchal, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

À la suite des appels du Journal, l’arrondissement de Saint-Laurent a mentionné que les locataires avaient été contactés et des hébergements temporaires proposés. Pour ce qui est de l’immeuble en question, une «présence d’amiante avait été soulevée», ce qui empêche les locataires d’y retourner pour le moment. 

Un des propriétaires de l’immeuble nous a répondu que « le bâtiment est actuellement interdit d’accès pour des raisons de sécurité » et qu’ils ne disposent pas « d’un échéancier confirmé pour la réintégration ». Les locataires devraient avoir des nouvelles d’ici 10 jours. 

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