Profanation de la tombe de Badinter : à gauche comme à droite, les hommes et femmes politiques dénoncent un acte « ignoble »
« Acte honteux », « ignoble agression », les hommes et femmes politiques ont condamné la dégradation de la tombe de Robert Badinter au cimetière parisien de Bagneux à quelques heures de la panthéonisation du grand homme, beaucoup y voyant l’œuvre de l’extrême droite.
Emmanuel Macron, qui doit présider la cérémonie, a été le premier à réagir : « Honte à ceux qui ont voulu souiller sa mémoire », a-t-il écrit sur X. « La République est toujours plus forte que la haine ».
Les réactions étaient nombreuses à gauche. « Honte aux profanateurs comme à tous ceux qui se réjouissent de cet acte », a réagi le patron des socialistes, Olivier Faure, sur le même réseau social, affirmant que « les idées ne meurent pas ». « Ignoble agression d’extrême droite contre la tombe de Robert Badinter », l’artisan de l’abolition de la peine de mort, a écrit le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon. « La France, c’est Robert Badinter. La République doit châtier sans hésiter ceux qui la provoquent », a-t-il poursuivi.
La municipalité de Bagneux, où était enterré l’ancien ministre de la justice, a évoqué la présence sur la sépulture de « tags qui insultent ses engagements contre la peine de mort et pour la dépénalisation de l’homosexualité ».
Pour le chef des députés socialistes, Boris Vallaud, « l’extrême droite a toujours combattu Robert Badinter pour ce qu’il défendait, de l’abolition de la peine de mort à la dépénalisation de l’homosexualité, autant que pour ce qu’il était. Elle continue de salir sa mémoire ».
La maire de Paris, Anne Hidalgo, a également condamné « un acte de lâcheté et d’indignité », précisant que la Ville de Paris avait déposé un signalement auprès du parquet. Pour la patronne des Ecologistes, Marine Tondelier, « les messages inscrits sur la tombe laissent peu de doutes sur l’obédience politique de l’auteur de cet acte révoltant, et prouvent (…) que la bataille contre l’obscurantisme n’est jamais gagnée ».
La présidente macroniste de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet, a pour sa part jugé « révoltant, révulsant », cette dégradation. « Souiller la tombe de Robert Badinter est un affront à la mémoire et aux valeurs de la République », estimant que « ce soir, la France réparera cet acte ignoble ».
« Une ignominie de plus ! Nul n’est décidément à l’abri de ces profanations insupportables », a commenté le président Les Républicains du Sénat, Gérard Larcher. A l’extrême droite, le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a dénoncé « une ignominie qui doit être fermement condamnée et sanctionnée ».
