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RDS dès 19 h : huit ans plus tard, un monde de différence

Analyse d’Olivier Brett en vue du match amical entre le Canada et l’Australie au Stade Saputo.

Suivez le match entre le Canada et l’Australie dès 19 h sur RDS et RDS.ca.

MONTRÉAL – Il aura fallu attendre huit ans entre le dernier passage de l’équipe nationale canadienne de soccer masculin au Stade Saputo et son grand retour vendredi. Huit ans, c’est long.

Mais lorsqu’on regarde où en était le programme à l’époque et qu’on le compare avec son statut et ses ambitions contemporaines, on a l’impression d’observer un contraste aussi grand que celui entre la télévision en noir et blanc et la technologie 4K.

Avant d’affronter Curaçao en 2017, le Canada avait disputé des matchs amicaux contre la Mauritanie, le Maroc, la Corée du Sud, les Bermudes et l’Écosse. Le Maroc, l’équipe la mieux classée du lot, l’avait battu 4-0.

Dans les derniers mois, l’équipe de Jesse Marsch a affronté les Pays-Bas, la France, l’Argentine deux fois, l’Uruguay, l’Ukraine, la Côte d’Ivoire, la Roumanie et le Pays de Galles. Elle a été battue de façon convaincante par les Néerlandais, mais n’a perdu la face en aucune autre occasion.

En 2017, Junior Hoilet était le joueur canadien le plus en vue sur la scène internationale. Il jouait alors pour Cardiff City en deuxième division anglaise. En 2025, l’Unifolié compte des joueurs provenant des plus grands championnats d’Italie, d’Espagne, d’Allemagne et de France.

En 2017, le Canada faisait à peine partie du top-100 mondial. Aujourd’hui, il est aux portes du top-20.

En 2017, le match au Stade Saputo avait été joué devant 6000 personnes. Vendredi, les hommes en rouge joueront devant une salle comble.

Le jour. La nuit.

« C’est fantastique. Et selon ce que j’ai entendu, on aurait pu remplir un stade deux fois plus gros ou peut-être même le Stade olympique, s’enthousiasmait Marsch, en s’emportant probablement un peu, lorsque questionné sur les succès de l’événement aux guichets. Ça fait du bien à entendre. Je sais que cette ville est une ville de soccer. C’est aussi non seulement un signe que la Coupe du monde approche, mais que notre équipe est très bonne. »

Malgré la pente ascendante sur laquelle se trouve son équipe, Marsch ne peut s’empêcher de noter qu’elle ne reçoit toujours pas le respect qu’elle mérite. Il a entendu son homologue de la Roumanie soulever que la plupart de ses joueurs n’étaient pas de « vrais Canadiens ». Il roule les yeux en repensant à l’entraîneur du Pays de Galles qui a critiqué les célébrations du Canada après une victoire.

Certes, ces petites pointes d’ignorance peuvent lui servir de motivation au vestiaire. Mais elles ne serviront probablement pas à alimenter son feu intérieur comme ça aurait été le cas avec son prédécesseur John Herdman. Pour garder ses troupes sur le qui-vive, Marsch peut plutôt leur rappeler la défaite contre le Mexique en demi-finale de la Ligue des nations ou l’élimination précoce contre le Guatemala à la Gold Cup.

Souvent, quand on a senti cette équipe canadienne prête à franchir un palier et à aspirer à un trophée, elle a accusé un pas de recul. Comme si elle se faisait ensorceler par l’odeur des fleurs qu’on lui lançait.

Malgré tout le chemin parcouru, elle semble toujours mieux répondre sous son masque de négligée. Marsch veut changer ça.

« Cette équipe canadienne n’est plus ce qu’elle a déjà été. C’est une équipe talentueuse, une équipe qui ne craint personne en ce moment. À l’interne, il faut trouver des façons de rester affamés, de pousser pour s’améliorer. Dès l’instant où on commence à se sentir trop bons, on glisse. »

« Évidemment qu’on aime monter au classement mondial, battre des grosses équipes et abattre des barrières, ajoute Marsch. Mais tout ça ne sera rien d’autre que du vent si on n’est pas capable de reproduire à notre prochain match. C’est là-dessus que je me concentre. »

Choinière nostalgique

À la gauche de Marsch, sur l’estrade où les entrevues d’avant-match avaient lieu, Mathieu Choinière respirait la sérénité. Pour la première fois depuis son départ pour la Suisse, il y a un an, l’ancien joueur étoile du CF Montréal remettait les pieds au Stade Saputo. Clairement, ce retour au bercail ne le rendait pas indifférent.

« C’est nostalgique de revenir ici. Montréal, je l’ai tout le temps dit, c’est ma ville. J’ai passé des moments incroyables ici. Juste être dans cette salle, où j’ai donné tellement de conférences, je trouve ça un peu weird. Mais c’est le fun. J’ai juste hâte de rejouer, de revoir la foule, de sentir l’ambiance. C’est un stade dans lequel j’ai tellement de souvenirs, j’ai juste envie d’en refaire un. »

Choinière, qui était dans les gradins pour assister au mémorable match contre Curaçao en 2017, se pinçait à l’idée de vivre les retrouvailles entre le public montréalais et l’équipe nationale sur le terrain. « On est ici pour donner un bon show et pour jouer notre style de jeu. On a bien fait à Toronto, on veut bien faire ici aussi à Montréal. »

L’enthousiasme généré pour ce match contre l’Australie ravive la déception des amateurs qui auraient voulu que Montréal accueille des matchs de la Coupe du monde l’été prochain. Marsch a tenté de les consoler vendredi en rappelant que l’équipe nationale sera de nouveau de passage dans la métropole au début de l’été prochain, contre « un adversaire de haut niveau », juste avant de quitter pour sa grande mission.

« Pour l’avoir vécu avec les États-Unis en 2010, ce dernier match avant le grand tournoi est extrêmement important pour donner le ton pour la suite. Cette ville aurait été en endroit incroyable pour accueillir la Coupe du monde, mais sachez qu’elle demeure très importante pour nous », a lancé l’ancien pilote de l’Impact.

Avec l’absence de Moïse Bombito et l’indisponibilité de James Pantemis, cinq de ses joueurs québécois convoqués pour cette fenêtre d’octobre seront à la disposition de Marsch vendredi. L’entraîneur a déjà confirmé que le gardien Maxime Crépeau et le milieu de terrain Ismaël Koné seront au nombre des titulaires. « Pour les autres, vous devrez attendre », a-t-il lâché en souriant.

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